COMPIEGNE : Polémique sur les nouvelles caméras à l’hôpital

, par Michel DECAYEUX

Le Parisien le 31 août 2011

Les nouvelles caméras de vidéosurveillance du centre hospitalier de Compiègne ne font pasl’unanimité. Après notre article du 24 août qui évoquait l’installation de nouvelles caméras de vidéoprotection, un délégué Force ouvrière assure que ce qui a été annoncé par la direction de l’hôpital comme une concertation avec les syndicats n’a pas porté sur le fond du dossier. Selon Marc Ségré, secrétaire FO à l’hôpital de Compiègne, « quand la direction nous a présenté le projet,

Nous pensions qu’il ne s’agissait que du remplacement des huit caméras déjà installées. Il ne s’agissait pas d’en rajouter un peu partout ». Brigitte Duval, le chef de l’établissement réfute en bloc et indique même que le souhait d’améliorer la sécurité à l’hôpital est venu du CHSCT(comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) où siègent les organisations syndicales.

Finalement. Vingt-huit caméras supplémentaires ont été placées dans les secteurs à risques de l’hôpital comme la pharmacie, l’accueil. ou encore le parking du personnel. .. A leur demande, les syndicats ont pu poser des questions à propos de la confidentialité des films enregistrés. Mais c’est la question du budget qui a fait bondir les représentants du personnel : « Investir 110 000 € alors que nous observons une pénurie de personnel et de ,matériel. ce n’était pas une priorité », estime pour sa part Marc Ségré de FO.

Certains redoutent que d’autres projets soient à l’étude

Son avis rejoint ceux de Franck Watremez secrétaire CFDT, et Luc Riquier secrétaire adjoint de la CGT du centre hospitalier de Compiègne. « J’aurais préféré que cet argent soit utilisé. pour améliorer la qualité des repas des patients ou continuer à remplacer le parc de véhicules de l’hôpital », explique le représentant de la CFDT « De plus, si l’hôpital veut faire du sécuritaire, installer des caméras n’est pas suffisant : que peut faire un agent seul devant ses écrans au moment d’une agression ? Pour intervenir en flagrant délit, il faudrait plutôt recruter davantage d’agents de sécurité ». détaille le syndicaliste, Jour et nuit, cinq hommes patrouillent pourtant en permanence dans l’hôpital.

Les trois syndicats ne nient pas l’utilité de la vidéosurveillance pour lutter contre l’insécurité dans les établissements publics de santé. un phénomène en augmentation. Mais chez FO comme à la CGT, certains redoutent que d’autres projets de caméras soient à l’étude prochainement. A la CFDT on retient juste que « Big Brother est dans l’air du temps ». Dans le premier plan d’installation des caméras, l’une d’elles filmait l’entrée ... du local FO. Mais le service sécurité de l’hôpital, reconnaissant son erreur, a vite rectifié l’angle de vue après avoir entendu les inquiétudes du syndicat