La Picardie mise sur l’aéronautique

, par Michel DECAYEUX

Le Parisien le 23 juin 2011

Les métiers de l’aéronautique créent plus d’un millier d’emplois dans l’Oise. Les entreprises de ce secteur appelé à se développer encore exposent leur savoir-faire au Salon du Bourget.

Pas facile d’exister. Au milieu de centaines de fabricants venus de France et du monde entier, très loin du pavillon géant d’EADS ou de ceux des pays comme Israël, voici la Picardie. La région soutient au Salon du Bourget un stand collectif sur lequel sont hébergés une petite vingtaine d’industriels locaux dont près de la moitié implantée dans l’Oise.

Des PME souvent peu connues s’y serrent les coudes, dans l’espoir de décrocher de nouveaux clients. La Picardie, qui est épaulée par la chambre régionale de commerce, met sur la table environ 300000 €, pour les aider financièrement à participer à l’un des principaux rendez-vous mondiaux dans le domaine aéronautique.

Exemple avec l’atelier de BRM, basé dans la zone économique de Saint-Maximin. Avec 48 salariés, cette petite entreprise qui conçoit des câblages pour le secteur militaire terrestre et le sport automobile rêve de conquérir le milieu des avions. « L’aéronautique représente pour l’instant 1% de notre activité », explique René Jouenne qui a été recruté par la société justement pour sa connaissance dans ce domaine. « On essaie de toucher un nouveau panel de clients et on resserre les liens avec ceux qui travaillent déjà avec nous », poursuit-il. Une semaine de présence au Salon du Bourget revient à 10000 € pour BRM. Un investissement dont près de la moitié est pris en charge par la région. Egalement présent il y a deux ans, Bonatre, situé à Courcelles-lès-Gisors vante ses ressorts dont certains sont conçus pour la fusée Ariane et l’A-380.

« C’est une obligation d’être là », estime-t-on à Filetages industries, petite usine installée à Bornel et dont 40% de la production est tournée vers l’aéronautique. Hier après-midi, des Japonais accompagnés d’un interprète venaient s’entretenir avec le patron. Plutôt de bon augure, même si peu d’entretiens et de contacts débouchent immédiatement sur des contrats. « On vient défendre notre savoir-faire. Bien peu en France ont les mêmes compétences. » Le président PS du conseil régional, Claude Gewerc, est venu hier après-midi au Bourget encourager les PME picardes. « Le Salon leur permet de constituer des réseaux », approuve-t-il. Comme Cablog, PME d’une dizaine de salariés à Beauvais qui fabrique des étiquettes techniques pour les équipementiers. Dans un anglais un peu hésitant, le commercial s’est alors retrouvé face à un client étranger (très) pressé et prêt à payer.