MONTDIDIER (80) Delsey à nouveau condamnée par la justice

, par Michel DECAYEUX

le courrier Picard 10 Juillet 2010

Fin juin, 151 ex-salariés de Delsey avaient déjà touché des indemnités.

Pour Delsey, les semaines se suivent et se ressemblent. Et pour le numéro deux mondial du bagage, les mauvaises nouvelles succèdent aux mauvaises.

Alors que l’on a encore en mémoire ces 151 ex-employés de la firme, touchant fin juin de gros chèques pour des licenciements jugés abusifs, 16 de leurs collègues viennent à leur tour d’obtenir gain de cause devant le conseil des prud’hommes.

Engagés dans une procédure parallèle avec un avocat différent, ces 16 ex-salariés de Delsey puis Picardie Plasturgie (société qui avait repris une partie de l’activité de Delsey à son départ de Montdidier), avaient rendez-vous au conseil des prud’hommes, jeudi. La décision est tombée en leur faveur. Delsey est condamnée à leur verser un an de salaire en guise d’indemnités de licenciement, un mois de salaire au titre du préjudice moral et 500 € pour les frais de procédure. Delsey est également condamnée à reverser l’équivalent de 6 mois d’allocations chômage pour ses 16 salariés à Pôle Emploi.

Le chèque dans un mois

C’est donc la deuxième fois cette année que Delsey est condamnée lourdement par la justice. Chaque fois les juges ont estimé qu’en revendant une partie de son activité en 2005 à Picardie Plasturgie, Delsey n’avait d’autre but que de se soustraire à ses obligations sociales. Car en 2007 Picardie Plasturgie avait fermé. En clair les juges estiment que Delsey, la riche multinationale, a eu peur de devoir verser de lourdes indemnités à ses employés en quittant Montdidier. Elle a donc différé ses licenciements en vendant son activité à des repreneurs.

Des repreneurs qui, en montant une société sans actifs ou presque, pouvaient deux ans plus tard licencier à moindre coût. Par deux fois la justice a estimé le procédé illégal.

Alors que leurs camarades viennent de toucher leur chèque, ces 16 ex-Delsey espèrent recevoir le leur dans moins d’un mois. À moins que Delsey ne fasse appel, ce qui est encore possible. Surtout lorsque l’on sait que ces quatre dernières années, dans les différentes procédures, la société s’est distinguée par son admirable ténacité malgré les échecs successifs.