NOVILLERS-SONGEONS (60) Espoirs plombés pour Metalform

, par udfo60

Le Courrier Picard - mercredi 05 août 2009

Alors que le tribunal de commerce estime insuffisantes les offres de reprise de Metalform, 81 lettres de licenciements sont déjà parties.

La décision a été longue à prendre. Mardi après-midi, le tribunal de commerce de Beauvais a finalement accordé un délai supplémentaire à l’entreprise Metalform.

Le plan de continuation du métallurgiste de Novillers est prolongé jusqu’au 2 septembre. « Entre l’intérêt des créanciers et l’intérêt public, le tribunal a choisi de privilégier l’intérêt public », a expliqué le président.

« Mais le tribunal demande également que les offres de reprise soient améliorées afin que les intérêts des créanciers soient mieux pris en compte. »

Un sursis jusqu’au 18 août Bruno dans la Sarthe et Juy à Crépy-en-Valois étaient les deux sociétés à faire encore acte de candidature pour reprendre les actifs de Metalform dont les pertes dépassent les 8 millions d’euros.

Mais la première ne mettait sur la table que 900 000 € et la seconde 800 000 € seulement. Insuffisant, estime le tribunal de commerce ainsi que le représentant des créanciers, Me Herbaut.

Les deux repreneurs ont désormais jusqu’au 18 août pour revoir à la hausse leur proposition financière. Un temps très court qui fait craindre le pire aux salariés.

Car si aucune des deux entreprises ne rassure le tribunal dans les délais impartis, Metalform pourrait alors être définitivement liquidée, compromettant aussi l’avenir de ses deux satellites, Formetal à Songeons et Sartol à Sablé (Sarthe), ainsi que sa société de gestion MD Finances.*

De son côté, le comité central d’entreprise (CCE) a voté mardi matin à l’unanimité en faveur de Bruno. L’entreprise sarthoise est en effet la mieux-disante en termes d’emploi.

Elle promet d’en conserver 176 sur les 254 que comptent les trois sites de production. Juy ne souhaitait en garder que 116 et prévoyait la fermeture de l’usine de Sablé.

Les salaires de juillet et août pris en compte par l’AGS Mais entre le pire et le moins pire, les salariés ont déjà dû faire une croix sur 81 emplois, selon un plan s’appuyant sur la meilleure offre de reprise conformément à des engagements antérieurs.

Les lettres sont déjà arrivées chez les salariés concernés : 36 postes sont supprimés chez Metalform, 14 chez Formetal, 28 chez Sartol, 3 chez MD Finances.

Fragilisée depuis 2002, Metalform avait bénéficié en 2004 d’un plan de continuation de 10 ans qu’elle n’a donc pas réussi à honorer malgré plusieurs vagues de départs. « La crise nous a entraînés dans une chute très brutale avec un carnet de commandes en diminution de 65 % », explique la direction.

Spécialisée dans la fabrication de pièces métalliques, notamment pour l’industrie agricole, Metalform totalisait encore 390 emplois il y a un an. Bruno, son repreneur potentiel, est l’un de ses meilleurs clients.

Les salaires de juillet et août devraient donc continuer à être pris en compte par l’AGS, l’association pour la gestion du régime des créances des salariés, alourdissant la note de l’État qui sera le premier créancier à rembourser.