ALBERT (80) Omniplast se sépare de 41 salariés

, par Michel DECAYEUX

Vendredi 12 Octobre 2012 Le courrier Picard

L’entreprise Omniplast spécialisée dans le PVC, en redressement judiciaire depuis le 22 juin, a licencié 41 personnes au 1er octobre

Hier en début d’après-midi, la CGT menait la fronde, avec une demi-douzaine d’ouvriers débrayant en signe de protestation. L’entreprise Omniplast, sur la zone André-Liné d’Albert, vient de licencier 41 personnes. Un mandataire de justice chapeaute les opérations. Hier, les salariés parlaient de liquidation judiciaire ; le directeur général Nicolas Grammond de "simple" redressement judiciaire, depuis le 22juin. Ce qui est sûr, c’est que la société spécialisée dans le PVC va mal. On la croyait sortie de l’impasse avec l’arrivée d’une nouvelle centrale de mélange permettant de concevoir sur place sa matière de travail. « Nous espérons renouer avec l’emploi lors du second semestre2012 », avançait même Christophe Legeais, président, lors d’une visite officielle, avec le sous-préfet et d’autres élus, en octobre2011 (notre édition du 27octobre2011). Les salariés, eux, voyaient les événements venir. Bernard Galet, 58ans, fait partie de la dernière "charrette" comme on dit. Il travaillait justement à la centrale de mélange, au compound, un service de sept personnes toutes licenciées.

« On savait depuis plusieurs mois que quelque chose n’allait pas. On n’avait un pressentiment. Et puis il n’y avait plus de travail ... reconnaît-il. Mais on a été surpris quand on a vu arriver, deux jours avant la réception de nos lettres de licenciement, plein de camelote... » Omniplast, qui appartient au groupe GLJ depuis1986, avait déjà été placée en redressement judiciaire par le passé, et en novembre dernier, sept salariés étaient priés de faire leurs cartons. « Là, c’est sauve-qui-peut », reconnaissait un ouvrier, au vu du nombre de ses collègues prêts à quitter le navire en pleine tempête. C’est bien la position de cet autre régleur qui, après 41ans d’ancienneté, en 3X8, touche 10,10€ de l’heure. « Ras-le-bol de travailler dans ces conditions-là, sinon, le boulot est pas trop mal... » estime quant à lui Xavier Thueux, 31ans, délégué CGT, qui assure par intermittence le travail des salariés licenciés.

Hier, le directeur, Nicolas Grammond, dont le père a fait tourner l’entreprise plusieurs années, pointait du doigt la crise du bâtiment. « Nous finissons notre stock de matières premières puis le service compound sera fermé. On achètera les matières premières au lieu de les faire, ça reviendra moins cher. Le but est de nous recentrer sur notre métier d’origine, l’extrusion. » Il s’agit de la mise en forme de produit par filage à chaud. Et quand on lui demande quels sont ses motifs d’espoir, il martèle : « le travail ».

Les repreneurs auraient jusqu’au 5novembre pour se manifester. « Qui va vouloir reprendre une entreprise de cette taille-là avec seulement 40 salariés ? » se demandait François Falize, secrétaire de l’union locale CGT. « Et avec des machines obsolètes en plus... » précisait un salarié.