Plus de 7% des entreprises ont recours au travail au noir

, par Michel DECAYEUX

le 02/08/2012 Le figaro

La fraude aux cotisations reste, de loin, le plus gros compartiment de « triche » sociale, loin devant la fraude aux prestations (arrêts maladie, allocations familiales…). Il s’agit, en particulier, de travail « dissimulé », c’est-à-dire non déclaré par l’employeur. En extrapolant à partir d’un échantillon d’entreprises contrôlées aléatoirement, les Urssaf estiment à 7,3 % le nombre d’entreprises qui ont eu recours au travail illégal en 2011, et à 2,4 % la part des salariés concernés - des proportions stables. Ces chiffres sont sans doute sous-évalués, car « il est vraisemblable qu’une grande partie des travailleurs dissimulés soient présents dans l’établissement durant le week-end ou très tôt le matin (période pendant laquelle les contrôles n’ont pas lieu) », explique le rapport de l’Acoss, sans suggérer pour autant que l’on réveille plus tôt les contrôleurs…

Quoi qu’il en soit, ce contrôle au hasard, s’il a une utilité statistique, ne correspond pas à la méthode habituelle de travail des Urssaf : la plupart des opérations visent les secteurs (BTP, hôtellerie, gardiennage…) et les entreprises les plus suspectés de pratiquer le travail au noir. Une politique visiblement efficace : 76 % des 7 854 contrôles ciblés ont débouché l’an dernier sur un redressement, pour un total de 219,6 millions d’euros.