ROYE Fin de conflit à Dentressangle

, par Michel DECAYEUX

le courrier picard 10 Décembre 2011

Direction et syndicats ont trouvé un accord, hier. La CGT se veut satisfaite, mais le gréviste de la faim ne sera pas réintégré dans l’entreprise.

Les syndicats soupirent et Hervé Levert est content, malgré la fatigue. « C’est une victoire par rapport à l’entreprise, nous nous sommes bien battus, même les collègues de Lesquins et Vémars sont descendus, et l’action a marqué le coup », jugeait hier l’ex-gréviste de la faim. S’il n’est pas réintégré, l’homme part avec une prime de licenciement dont le montant n’a pas été divulgué. « On est très satisfaits, ne serait-ce que par rapport à l’ambiance, qui commençait à peser dans l’entreprise, estime le, secrétaire départemental de la CGT. On est fiers des salariés. » Le mouvement est donc levé.

Depuis une semaine, le conflit s’était durci, avec un blocage de l’entrée et sortie des camions. Le sous-préfet Bernard Florin avait même dû intervenir plusieurs fois, parfois au milieu de la nuit, pour tenter de faire avancer les négociations. Celles-ci devaient s’engager la semaine prochaine, la date a été avancée. « Je pense que cela signe la reprise du dialogue social », se réjouit-il.

« Malheureusement, le salarié restera en dehors de l’entreprise » Selon Franck Tallieu, directeur des ressources humaines de Norbert Dentressangle distribution, « on ne peut qu’être satisfait d’un conflit qui se termine.Malheureusement, le salarié restera en dehors de l’entreprise, mais nous avons pu avancer sur le dialogue social. »

Le protocole stipule également l’installation d’une permanence syndicale CGT au sein de l’entreprise, ce qui n’existait pas, l’instauration d’un cahier de doléances. Aucune sanction ne devrait être prise à l’encontre des salariés grévistes.

L’affaire n’est pas tout à fait close. une plainte est en cours car les syndicats accusent le directeur du site, Bernard Lefebvre, d’avoir voulu "rouler" sur les manifestants au volant d’un camion. L’enquête se poursuit. « Nous en avons parlé assez longuement, et visionné une vidéo. Il en est ressorti que le véhicule n’a roulé sur personne. Tout le monde l’a vu et notifié », assure Franck Tallieu.

La direction est « en train de chiffrer le préjudice. Nous étudions la possibilité de nous retourner contre la CGT, explique Franck Tallieu. Car si la grève était légale, le blocage ne l’est pas. » Quant à Hervé Levert, 50 ans en août, il compte « retaper sa santé, avant de pointer au chômage ».