Le rapporteur général du budget de la Sécu demande au gouvernement de renoncer à sa réforme des arrêts-maladie

, par Michel DECAYEUX

Le monde avec l’AFP le 19.10.2011

Yves Bur ,rapporteur général du budget de la Sécurité sociale, demande au gouvernement de "renoncer" à sa réforme du calcul des indemnités d’arrêt-maladie, mardi .

Contenue dans le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2012, cette disposition prévoit de calculer les indemnités journalières versées par l’assurance-maladie sur le salaire net et non plus sur le salaire brut, afin d’économiser 200 millions d’euros. Selon Yves Bur (UMP), "cette mesure entretient l’idée fausse que les personnes en arrêt-maladie le seraient abusivement et elle n’améliorerait pas l’efficience du système". Il ajoute que "les principales victimes seraient les assurés en arrêt pour longue maladie".

Pour compenser la suppression de cette mesure, il propose de "soumettre aux cotisations sociales les indemnités" de rupture conventionnelle ou de licenciement lorsqu’elles sont "supérieures à deux fois le plafond de la Sécurité sociale, soit 73 000 euros, contre 109 000 euros aujourd’hui". Selon le député du Bas-Rhin, "cela ne concernerait que 7 200 personnes, pour un rendement de 200 millions d’euros" et "c’est une mesure autrement plus juste que la réforme des arrêts-maladie".

Interrogé sur le projet de taxation des alcools forts et des sodas, il a proposé "de relever de 10 % aussi les droits d’accise sur le vin, la bière et le rhum". "En termes de santé publique, il n’y a aucune raison qui justifie d’épargner ces boissons des efforts demandés aux alcools forts et aux sodas. Cela permettrait de dégager environ 50 millions". Yves Bur se dit aussi favorable à "une taxe sur les acides gras trans ajoutés", afin d’inciter "l’industrie agroalimentaire à ne plus les utiliser". Il se dit en revanche opposé à une taxation des réserves des mutuelles, en expliquant que "les complémentaires santé sont déjà largement sollicitées".