Difficile d’imaginer qu’il y a un peu plus d’un an la réforme des retraites mobilisait aussi amplement les salariés dans les rues des grandes villes de France. La journée de manifestations organisée pourtant par l’intersyndicale (CGT, FSU, UNSA, Solidaires) le 11 octobre dernier a été ratée.

La CGT revendique bien 270 000 manifestants. Jean-Claude Mailly de Force ouvrière, qui n’a pas appelé à manifester, a son idée sur les causes de ce ratage. "Les salariés sont mécontents mais ils veulent un mouvement avec des chances de gagner quelque chose (...), ce n’est pas parce qu’il y aura quelques manifestations que le président de la République va décider de changer quelque chose", a-t-il poursuivi, n’hésitant pas à parler du "gâchis des manifestations de l’an dernier encore présent dans la tête des salariés". Selon lui, il faut taper plus fort et faire grève.

Autre syndicat à avoir fait la grève de manifestations : la CFE GCG qui lance une consultation nationale en ligne pour "redonner la parole au terrain". Cette enquête visant à recueillir les attentes des salariés est présentée comme une alternative à la grève.

A ces défections s’ajoute le contexte économique qui n’est pas forcément mobilisateur : les chahuts sur les marchés financiers rendent prudents. Jean-Claude Mailly en convient : dans le secteur privé les inquiétudes sur l’emploi l’emportent selon lui, tandis que dans la fonction publique, la dégradation des conditions de travail serait le principal problème.