Les organisations syndicales de Continental Clairoix estimaient que le comité d’entreprise n’avait pas été correctement informé de certaines conditions du plan social qui touche l’usine : ils demandaient donc au tribunal de grande instance de Compiègne de suspendre l’ensemble de la procédure.

Le tribunal leur a partiellement donné raison, constatant que la procédure d’information n’avait pas été respectée, mais a estimé que cela ne constituait pas un "trouble manifestement illicite" en violation de l’accord de travail. Il a donc débouté les syndicats, qui demandaient la suspension du plan social, mais a temporairement interdit à l’entreprise de procéder au déménagement de moules à pneus.

Ces moules étaient au cœur du conflit juridique : la direction de l’usine avait procédé au déménagement de moules vers des usines situées hors de France. Une procédure courante, selon la direction, mais dont le comité d’entreprise aurait dû être informé. Pour les syndicats, il s’agit cependant d’une victoire "symbolique" : tant que la procédure d’information du comité d’entreprise n’a pas été relancée, l’usine ne peut pas déménager les moules, ce qui accorde un sursis à l’usine, estiment les syndicats.

Continental, qui argue de la crise de l’industrie automobile et d’une surcapacité de sa production en Europe, avait annoncé, il y a environ un mois, qu’il voulait fermer une usine à Hanovre en Allemagne, et l’usine de Clairoix, où travaillent 1 120 salariés. Au total, 1 900 emplois sont menacés.