Continental : le repreneur potentiel jette l’éponge

, par Michel DECAYEUX

Le Parisen le 22 avril 2011

Faute de partenaires financiers, l’entreprise Cyclades abandonne son projet de rachat de l’ex-usine de pneus de Clairoix. Continental est déjà en quête de nouveaux candidats. « Notre projet a 95% de chances d’aboutir », assurait il n’y a pas si longtemps encore Frédéric Playoust, le directeur opérationnel de Cyclades. Mais l’entreprise, qui ambitionnait de recycler des pneus usagés en s’appuyant sur le soutien technique de Continental et le savoir-faire des anciens salariés de Clairoix, ne verra jamais le jour. « En tout cas, pas sur le site de l’ancienne usine compiégnoise, regrette Frédéric Playoust. En dehors de Continental, nous n’avons pas été beaucoup aidés. Nous avons dû affronter trop de forces contraires. Je n’en dirai pas plus, mais je suis persuadé que certains ont tout fait, dès le début, pour que notre projet ne se concrétise pas. »

Une agence immobilière mandatée

Les responsables de Cyclades indiquaient vouloir créer jusqu’à 700 emplois, dont 450 sur le site de Clairoix. « Le projet semblait tenir la route, reconnaît-on chez Continental. Mais nous avons toujours conditionné notre soutien à la sécurisation de son plan de financement. Aucun partenaire financier n’a confirmé sa contribution au financement de cette opération. Cyclades avait besoin de 17 M€ pour mener à bien son projet. Ses dirigeants n’apportaient que 500000 €. Nous leur avons laissé le temps de trouver le reste, mais nous ne pouvions pas attendre indéfiniment. » D’où la décision de Continental de mandater Arthur Loyd, l’agence immobilière spécialisée dans la vente et la location d’immobilier d’entreprise. « Continental nous a confié la vente en exclusivité de son site industriel de Compiègne, confirme Edouard Boussion, le représentant d’Arthur Loyd dans l’Oise. Ce site constitue une vraie opportunité pour tous les industriels, les logisticiens ou les développeurs qui s’intéressent à la trimodalité. » Et pour cause : l’ancienne usine se trouve à l’entrée du futur canal Seine-Nord, à dix minutes de l’autoroute A 1. Et le site est embranchable sur le réseau ferré. Du côté, de l’Agglomération de la région de Compiègne (ARC), on approuve le choix de Continental. « Arthur Loyd a déjà œuvré avec succès dans le secteur, se réjouit ainsi Michel Foubert, l’un des élus de l’ARC qui suit de près ce dossier. Le site offre de nombreux atouts. Et s’il faut donner un petit coup de pouce au futur acquéreur, nous ferons en sorte d’être présents. » Arthur Loyd a notamment permis à Aubade de s’installer à Beauvais ou à une filiale d’EDF de trouver un espace sur Laigneville. Et il a également travaillé pour que Continental puisse bénéficier d’une structure sur la ZAC de Mercières, à la sortie de Compiègne.