Kindy triple sa production de chaussettes

, par Michel DECAYEUX

L e Parisien le 03.03.2011

Elle avait failli disparaître au début des années 2000, mais aujourd’hui, l’usine historique de la marque Kindy, à Moliens, se porte bien. Nouveau témoignage de cette bonne santé retrouvée, le leader français de la chaussette prévoit de tripler d’ici à la fin de l’année sa production sur le site du nord de l’Oise, dans le canton de Formerie, siège social de l’entreprise.

Désormais, ce ne sont plus 1 million mais 3 millions de paires de chaussettes qui sortiront chaque année de l’usine. Alors que le textile français délocalise à tour de bras depuis des années, et Kindy n’a pas échappé à cette fuite du travail, la direction du groupe français prévoit ainsi d’embaucher une quinzaine d’opérateurs de production supplémentaires sur le site oisien, qui compte aujourd’hui environ 150 salariés.

Un million et demi d’euros seront investis pour moderniser le parc actuel de 40 métiers à tricoter. Kindy parie en fait sur un marché bien particulier.

La chaussette du renouveau sera médicale. « La gamme bien-être du groupe, jusque-là disponible uniquement sur Internet et dans certaines grandes surfaces, vient d’être lancée dans les pharmacies et les parapharmacies », explique-t-on à la direction de Kindy. Une série entièrement produite dans l’Oise, qui représente 10% des 25 millions de paires fabriquées chaque année dans le monde par la marque. C’est donc des chaînes de production de Moliens que sortent les chaussettes hypoallergéniques contre les allergies, thermorégulatrices pour ceux qui veulent réguler la température des pieds, les chaussettes relaxantes-massantes contre les jambes lourdes ou encore le modèle anticomprimant pour soulager les mollets trop contraints. Dernier né du centre de recherche de la marque, créé en 2000 ? Les chaussettes pour diabétiques élaborées dans un coton antibactérien qui s’adapte aux variations de volume du pied sans le comprimer.

Avec ce nouvel investissement, la direction espère conforter le regain de santé que connaît la société depuis bientôt six ans. Car au début des années 2000, après avoir enregistré des pertes de plus de 6 millions d’euros, Kindy avait bien failli disparaître, touchée de plein fouet par la crise du textile et la concurrence frontale des pays à bas coût de main-d’œuvre. En 2003, un plan social avait laissé 94 salariés sur le carreau. La direction avait fini par délocaliser la plus grosse partie de sa production au Portugal, en Turquie, en Indonésie et en Chine. Avant de revenir sur les terres oisiennes.

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