Début de négociation chez Chanel

, par Michel DECAYEUX

Le Parisien le 9 février 2011

Le blocus des usines Chanel par les salariés a-t-il fait son effet ?

Hier. les employés manifestaient toujours à renfort de banderoles et slogans devant les sites de Compiègne et de Chamant. Mais pour la première fois depuis une semaine, ils ont laissé, à partir de 14 h 30, les camions pénètrent dans les usines. « Nous avons obtenu un entretien avec la direction à Neuilly-sur-Seine, où se trouve le siège. La condition pour être reçu était que le blocus des camions soit levé. Nous avons donc joué le jeu le temps des négociations expliquait un, délégué CGT de l’usine de Compiègne. « La réunion doit porter sur le recrutement. L’organisation du travail et les salaires », indiquait la direction

« On veut aussi notre part du gâteau »

Les salariés continuent de dénoncer’ les conditions de travail au sein des usines, où les emplois précaires se substituent selon eux aux contrats durables. Ils réclament également une augmentation salariale mensuelle d’au moins 80 € par salarié assortie d’une prime de 1 000 €. « Dans l’industrie du luxe, on ne peut pas dire que la crise soit passée par là. En 2010, la direction de Chanel a annoncé un bénéfice de plus de 300 M€, mais elle refuse d’augmenter ses salariés convenablement »), rappelait le délégué. « Il n’y a pas de raison, on veut aussi notre part du gâteau », confiait une gréviste.

De son côté, la direction affirmait hier, avant le début des négociations, que . sa politique sociale était favorable aux salariés. « Prenons par exemple un salaire de 1 300 €, l’un des plus bas salaires de l’usine de Compiègne. Si vous prenez en compte les primes auxquelles s’ajoute le 13’" mois, plus la participation et l’intéressement, à l’arrivée ce salaire de 1 300 € par mois s’élève en fait à 1 832 € net. Sans compter les primes de panier, d’habillage, d’ancienneté et pour ceux qui sont concernés, la prime d’équipe ", indiquait une porte-parole de la direction

Hier soir, les négociations se poursui¬vaient au siège du groupe Chanel.« Si nous n’obtenons pas gain de cause, nous continuerons évidemment notre mouvement et interdirons à nouveau l’accès à l’usine aux camions », prévenait le délégué CGT du site de Chamant