Beauvais:La plus grande usine de tracteurs à l’arrêt

, par Michel DECAYEUX

Le Parisien 04.02.2011

Plus gros employeur de l’Oise, Massey Ferguson - officiellement AGCO et Gima - est paralysé par le conflit social d’un sous-traitant, toujours pas réglé.

Plus de mille salariés beauvaisiens se retrouvent sans travail en raison d’un conflit social chez le fournisseur des toits de tracteurs de Douai (Nord). Plus un tracteur ne sort des chaînes d’AGCO à Beauvais depuis mardi. L’usine est à l’arrêt, faute de toits à assembler. Son fournisseur, l’entreprise Siac de Douai, est en grève depuis le 26 janvier.

Le site, qui emploie actuellement 135 personnes, fait l’objet d’un plan social et doit fermer en 2012.

« Nous avons eu une réunion la semaine dernière avec la direction d’AGCO qui nous a fait part de ses difficultés, explique Vincent Durand, secrétaire du comité d’établissement d’AGCO. Mercredi, jeudi et vendredi de cette semaine ont été posés comme jours RTT direction. » En clair, sans avoir le choix de la date, les cinq cents salariés dédiés à l’assemblage des tracteurs Massey Ferguson restent chez eux, payés à 100%. Ils sont informés grâce à un numéro vert (0.800.16.14.87) de l’état de l’activité de l’entreprise.

« On saura demain en milieu de journée si les salariés vont pouvoir reprendre le travail lundi après la pause du week-end, annonce Vincent Durand. Si ça devait durer dans le temps, nous serions vigilants. Une nouvelle réunion entre partenaires sociaux et direction est prévue lundi. » Car lundi, les RTT direction seront alors épuisées. Décomptages des RTT ou des congés des salariés ? Chômage partiel ?

« Nous, notre priorité, c’est d’éviter la perte de salaire pour l’ensemble du personnel, mais aussi d’honorer les commandes », assure pour l’instant Vincent Durand. En trois jours, au rythme de soixante tracteurs produits en moyenne quotidiennement, on peut estimer le retard pris dans la production à déjà cent quatre-vingts engins.

Conséquence directe de l’arrêt des chaînes de tracteurs chez AGCO, la rupture de l’activité chez son seul fournisseur de transmissions, le voisin Gima. L’usine est, elle aussi, à l’arrêt. Sur six cents salariés dédiés à la production, environ cinq cents ont déjà été mis au chômage partiel. « La direction a fait une demande pour que le chômage soit indemnisé à 60% du salaire brut, confie Philippe Cavée, secrétaire du comité d’entreprise de Gima. Ici, nos RTT collectives avaient déjà toutes été positionnées dans l’année. » Seule bonne nouvelle, l’activité d’usinage sera maintenue ce week-end.