Continental : c’est vrai, on a trompé les salariés, juge M. Strauss-Kahn

, par udfo60

AFP 26.03.09 | 21h35

Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) et socialiste français Dominique Strauss-Kahn a estimé jeudi que les salariés de l’usine de pneus Continental de Clairoix, qui va fermer, ont été "trompés". "Au-delà des difficultés de l’industrie automobile, la façon dont ça s’est passé, c’est vrai, on a trompé les salariés", a jugé M. Strauss-Kahn lors d’une émission sur France 2. Il y a deux semaines, le groupe allemand, qui argue d’une chute brutale de la demande automobile, avait annoncé qu’il voulait fermer deux sites de production de pneus en Europe, un à Hanovre où il a aussi son siège et un en France, à Clairoix. Au total, 1.900 emplois sont menacés. L’annonce de la fermeture de l’usine de Clairoix avait suscité de violentes réactions parmi les salariés de la branche française du groupe, qui se sont sentis "trahis" après avoir signé un accord sur le retour aux 40 heures hebdomadaires de travail afin de pérenniser l’emploi du site jusqu’en 2012. Le président français Nicolas Sarkozy avait notamment promis qu’il ferait respecter leurs engagements aux dirigeants de l’équipementier allemand. M. Strauss-Kahn, invité de l’émission "A vous de juger" sur France 2, a appelé pour sa part à "faire pression" sur l’Allemagne pour tenter d’empêcher la fermeture de l’usine. "Les relations avec l’Allemagne doivent jouer. Il faut faire pression" sur l’Allemagne, a-t-il estimé. Il a par ailleurs mis en doute l’argument de la direction de Continental qui dit que l’usine de Clairoix est devenue la moins compétitive du groupe, appelant à la "responsabilité" et à la "solidarité" au sein des entreprises. "Le problème, c’est qu’on peut répartir cette baisse (de rentabilité) sur l’ensemble", "Continental aurait pu répartir sur l’ensemble de ses usines la baisse de (rentabilité)", a-t-il affirmé.