Continental : l’usine de la colère

, par udfo60

Le Parisien avec AFP | 25.03.2009, 09h05

Les salariés de Continental en colère dans les rues de Paris

La colère gronde toujours chez les salariés de l’usine Continental de Clairoix, qui a annoncé la fermeture d’ici un an du site employant 1120 personnes. Partis ce mercredi en bus, à 8 heures, de l’usine dans l’Oise, un millier d’entre eux sont arrivés à Paris en milieu de matinée. Après une assemblée générale qui s’est tenue à la gare du Nord, les manifestants se sont dirigés à pied vers l’Elysée.

Alors qu’une délégation de représentants syndicaux est reçue au palais présidentiel par Raymond Soubie, conseiller de Nicolas Sarkozy pour les questions sociales, l’autre partie des manifestants a finalement rejoint la place Saint-Augustin (VIIIe), où ils ont enflammé quatre tas de pneus. Des cars de CRS sont positionnés aux abords de la place pour empêcher les salariés de gagner le Palais de l’Elysée.

Rejoints par des salariés de PSA Aulnay, PSA Poissy, Renault Flins et Continental Rambouillet, les « Conti » de Clairoix sont essentiellement habillés en noir avec des autocollants siglés « Continental » ou en tenue de travail. Certains ont personnalisé leurs messages avec des inscriptions comme « trahison », « les actionnaires doivent céder », « ici, gît les "Conti" avec ses 40 heures » ou encore « Jean-Marc, 36 ans d’ancienneté Conti ». « On veut que le gouvernement suspende le début des procédures et que soit organisée une réunion tripartite » (syndicats, dirigeants de l’entreprise, Etat), déclare Xavier Mathieu, délégué CGT.

Cette journée d’action, au lendemain du discours de Nicolas Sarkozy à Saint-Quentin, a été organisée par l’intersyndicale CGT, FO, CFDT, CFTC, CGC de Continental. Selon Antonio Da Costa, secrétaire du CE et élu CFTC, « l’entreprise est viable ». Les salariés ont repris le travail lundi, mais selon le responsable syndical, il n’y a pas de production. « On n’est pas contre un plan intelligent avec des pré-retraites, des départs volontaires puisque des gens se sentant trahis souhaitent quitter l’entreprise, mais il faudra qu’ils payent », a t-il estimé ce mercredi.