Trosly-Breuil-L’usine Clariant doit évaluer sa dangerosité

, par Michel DECAYEUX

Le Parisien 01.07.2010

Hier matin, le sous-préfet de Compiègne, Sabrina Belkhiri-. Fadel, était à l’usine Clariant de Trosly-Breuil qui fabrique, entre autres, des matières premières pour détergents. Le but de cette visite, lancer la réactualisation de l’analyse des ris¬ques encourus par la population en cas de fuite d’un des quatre réservoirs d’anhydride sulfureux ou S02.

« 1l s’agit d’un scénario catastrophe. Jamais cela n’arrivera, mais il faut penser au pire pour pouvoir agir », s’empresse de préciser le directeur adjoint de Clariant, Christophe Ménard. « Le PPRT, plan de prévention de risques technologiques, de l’usine Clariant est le plus complexe de l’Oise », souligne le sous-préfet.

Un périmètre de sécurité porté à 2,8 km

« Il était resté en stand-by trop longtemps, il faut accélérer le processus, qu’on puisse d’ici la fin de l’année évaluer les risques potentiels qu’encourent les nombreux riverains de l’usine. En attendant, les projets de constructions sont gelés, ce qui gêne le développement économique. D’où l’urgence. S’ensuivront des réunions publiques, et une enquête publique. » Le site Clariant qui emploie 630 personnes doit répondre à de nouvelles obligations.

L’usine classée SEVESO seuil haut doit utiliser de nouvelles méthodes d’évaluation des risques. Le périmètre de sécurité a donc lui aussi changé, passant de 780 m à 2,8 km.

« Celte décision n’est que provisoire, le temps de mener les études et d’avoir les rapports d’experts. Le péri¬mètre sera ensuite réduit ». insiste Patrick Oppé, responsable sécurité et environnement du site. « Pour l’instant, on étudie toutes les possibilités : le coût d’éventuelles expropriations, le renforcement de bâti existant. .. Mais mieux vaut réduire le risque à la source. Nous devrons donc confiner l’atelierSO2 qui regroupe production, stockage et poste de déchargement du gaz. Cela coûterait 2,40M€. » Pour Clariant, un investissement non rentable puisqu’il ne génère aucun profit . La direction espère donc partager la facture avec l’Etat et les collectivités territoriales. Sans cette participation financière, Clariant serait obligé de ¬fermer cet atelier et de supprimer des postes. Or, le site devrait prochainement accueillir le siège de Nanterre (Hauts-de-Seine), ce qui créerait une trentaine d’emplois.