ROYE - LAGNY-LE-SEC Norbert Dentressangle : deux sites bloqués

, par Michel DECAYEUX

Le courrier Picard 11 Mai 2010

Les employés de Roye ont été les premiers à bloquer leur site, dès dimanche soir vers 21 heures. Des salariés bloquent, dans l’Oise et la Somme, deux sites du groupe de transport et logistique. Ils réclament notamment un treizième mois et une relance des négociations intersyndicales.

« C’est simple, c’est zéro kilomètre et zéro kilo depuis cette nuit. Plus rien ne rentre ni ne sort de l’entrepôt », lance un salarié de Norbert Dentressangle, à Lagny-le-Sec. Depuis lundi matin, des employés du groupe de transport et logistique Norbert Dentressangle, dont l’un des principaux clients est le groupe Carrefour, bloquent une vingtaine de dépôts en France, réclamant de meilleures conditions de travail. Débuté dimanche vers 21 heures au dépôt logistique de Roye (Somme), le mouvement s’est étendu à une vingtaine d’entrepôts de marchandises et de dépôts de camions, à Calais (Pas-de-Calais), Dunkerque (Nord), Bassens (Gironde), Châlons-en-Champagne (Marne), Gignac-la-Nerthe (Bouches-du-Rhône) ou encore Jonage (Rhône), d’après les syndicats.

raconte les représentants de la CFE-CGC, qui soulignent qu’« il pourrait y avoir des trous dans les rayons de Carrefour, le plus gros client de la société ». Les produits frais ne sont toutefois pas concernés.

Une intersyndicale CFDT-CGT-CFE/CGC-CFTC-FO, qui mobilise à la fois les conducteurs et les personnels des dépôts, a choisi des sites « stratégiques » et se dit prête à tenir ses positions plusieurs jours. Hier, une trentaine d’entre eux était bloquée sur les 179 sites répartis dans toute la France. « On a vu les ressources humaines ce matin. Eux nous disent que les négociations se feraient à partir des régions comme prévu, ce que nous refusons. Nous voulons des négociations au niveau national », revendiquent les grévistes de Lagny-le-Sec.

À Roye, une cinquantaine de salariés venus des autres sites picards est venue bloquer les accès à l’entrepôt, en solidarité pour leurs collègues royens. Objectif : une politique sociale commune à tout le monde

« C’est une question de stratégie », explique Thierry Cordier, secrétaire général adjoint de l’union fédérale de la route pour la CFDT. L’an dernier, des collègues ont été mis à pieds, d’autres licenciés, pour atteinte aux droits de circulation des salariés et des marchandises. Là, comme nous ne faisons pas partie de la même entité, on ne risque rien. » Et si les forces de l’ordre venaient à intervenir pour les obliger à quitter les lieux, ils se disent déjà prêts à bloquer d’autres sites. Les syndicats réclament depuis plusieurs mois des rencontres avec la direction pour évoquer les conditions de travail qui se seraient dégradées avec la crise économique. « Il y a des suppressions d’effectifs et une pression pour augmenter la productivité », selon la CFDT, qui évoque aussi « des salaires insuffisants ».

Aux portes du site royen, Thierry Cordier dénonce également « les pressions psychologiques et les heures non payées. » Et d’ajouter, « nous sommes plusieurs entités à dépendre du groupe Norbert Dentressangle et nous n’avons donc pas tous la même politique sociale. Ce que nous voulons, c’est avoir une même politique de groupe. »

Norbert Dentressangle, dont le siège se situe à Saint-Valliers, dans la Drôme, compte 27 500 collaborateurs dans le monde, dont 14 500 en France.