Retraites : le gouvernement "n’a pas le courage" de changer le système selon Mailly

, par Michel DECAYEUX

AFP 23/04/10

Le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly a estimé vendredi que le gouvernement n’avait "pas le courage de changer le système des retraites" en continuant à "serrer les boulons et à réduire les déficits publics et sociaux".

"Il faut le courage d’expliquer que oui, il y a une crise due au libéralisme économique, oui il faut changer le modèle y compris en matière de retraites mais ce courage-là, le gouvernement ne l’a pas", a-t-il expliqué sur France Info.

"Arrêtons d’avoir une vision purement comptable des choses, le gouvernement fait de la réforme des retraites un marqueur politique, ce n’est pas pour régler le dossier, c’est pour ça que les discussions sont mal engagées", a-t-il estimé.

"On n’est pas contre l’augmentation de la cotisation, qui est un effort", a souligné le leader de FO qui a rappelé les autres pistes privilégiées par son syndicat.

"Il faut retravailler la CSG, qu’elle porte de manière plus forte sur les revenus des capitaux, par exemple mettre de la cotisation sur l’intéressement, la participation, les stock-options", a-t-il dit.

"Il y a une volonté de réduire les coûts, c’est le prisme à travers lequel travaille le gouvernement", a estimé le dirigeant syndical.

"Quelqu’un qui a 30 ans aujourd’hui a validé 30 trimestres : il ne peut pas partir dans les règles actuelles avec une retraite à taux plein avant 63 ans et on veut encore accentuer ça. Nous disons qu’on n’est pas d’accord et qu’il y a un problème financier".

M. Mailly s’est par ailleurs à nouveau prononcé contre "des manifs toutes les trois semaines" ou un 1er mai unitaire qui "a un côté traditionnel de mobilisation, mais qui ne fera pas changer le gouvernement", redisant sa préférence pour "une journée de grève" unitaire.

Interrogé sur la grève de deux semaines lancée à la SNCF par la CGT et Sud-rail, il a estimé qu’il y avait au départ "vraisemblablement des questions d’appareil". "Ca n’a pas été un succès et ce n’est jamais bon quand une grève n’est pas un succès", a-t-il ajouté.