BEAUVAIS - CREIL (60) La Sécurité sociale se départementalise non sans crainte

, par udfo60

Le Courrier Picard jeudi 03 décembre 2009

Grande réunion, mardi après-midi, à l’Élispace de Beauvais, où les personnels des deux caisses primaires d’assurance maladie de Beauvais et de Creil étaient réunis en prélude à une fusion. Celle de Beauvais, qui traite les dossiers du Beauvaisis, du Clermontois et du Compiégnois, et celle de Creil, qui gère ceux du Creillois et du Valois, ne feront plus qu’une à partie du 1er janvier prochain. Le projet avait été soumis au vote des deux comités d’entreprise la veille.

Cette fusion ne devrait pas entraîner de grands changements pour les assurés sociaux : l’ensemble des sites sera conservé. La fusion leur évitera même de changer de caisse en cas de déménagement.

Pas de plan social

Marc Azam, directeur de la CPAM de Beauvais depuis octobre 2007 et directeur par intérim de celle de Creil depuis l’été, a expliqué aux agents les raisons de cette départementalisation décidée par la caisse nationale sur l’ensemble de la France. Ce sont les 19 départements aux caisses multiples, totalisant à eux seuls 49 des 128 caisses primaires de France, qui sont touchés par ce projet national de fusion.

Dans l’Oise, cela se fera sans plan social. L’unification fera seulement disparaître le service du courrier de Creil, qui emploie dix personnes. Une adresse unique sera mise en place dans le courant du deuxième trimestre 2010 et, en attendant cette mise en place dont la date n’a pas encore été fixée, les assurés sociaux continueront de s’adresser à leur ancienne caisse. Le service juridique sera également rapatrié à Beauvais.

Marc Azam a également tenté de répondre aux interrogations et aux inquiétudes des agents. Car seule une petite partie des personnels - les deux caisses regroupent quelque 800 agents - sera concernée par cette fusion.

« Concrètement, il y a moins de 40 personnes qui connaîtront un changement de métier, et 120 pour lesquelles le métier va un peu évoluer. Et il n’y aura pas de mobilité contrainte, tout se passera sur volontariat », assure Marc Azam. Avec même une petite gratification pour les volontaires à la mobilité géographique.

Les syndicats inquiets

Du côté syndical, ce changement suscite quelques réactions. « Ce service d’intérêt public s’éloigne ainsi de ses usagers déjà fragilisés par la crise en se centralisant à Beauvais, lieu de son futur siège social », regrette Force ouvrière, dans la mesure où la caisse creilloise perd ses fonctions stratégiques.

Le syndicat s’inquiète ainsi de la disparition d’emplois sur le bassin creillois. Et malgré les assurances de la direction, il dénonce « la perte des emplois, la déqualification de ceux qui subsisteront et la casse d’un service public ».

JEAN-LOUP DIGEON