Impôts, taxes, cotisations : la France est championne d’Europe

, par Michel DECAYEUX

AFP 29 novembre 2018,

Eurostat, l’organisme d’études statistiques de l’Union européenne, a révélé mercredi que les impôts et les cotisations sociales représentaient 48,4% du PIB en France. La part des recettes fiscales sur le PIB français est ainsi la plus élevée d’Europe.

Les impôts et les cotisations sociales ont représenté 48,4 % du PIB en 2017.

Un chiffre qui ne passera pas inaperçu en plein mouvement des "gilets jaunes" qui protestent notamment contre la hausse des taxes sur le carburant. Avec des impôts et des cotisations sociales représentant 48,4% du PIB, la France est le pays européen où la part des recettes fiscales en pourcentage du PIB est la plus élevée, a révélé Eurostat, l’organisme d’études statistiques de l’Union européenne, mercredi 28 novembre. La France est ainsi championne d’Europe des impôts pour la troisième année de suite, relève Le Figaro. Les recettes fiscales représentaient 47,7% du PIB en 2016, et également 47,7% en 2015. Viennent ensuite la Belgique, avec des recettes fiscales atteignant 47,3% du PIB, puis le Danemark (46,5%), la Suède (44,9%) et la Finlande (43,4%).

L’Irlande a le taux de prélèvements le plus faible Les pays où la part des impôts et des cotisations sociales en pourcentage du PIB est la plus faible étaient en 2017, l’Irlande avec 23,5% du PIB, la Roumanie (25,8%) et la Bulgarie (29,5%). En moyenne dans l’Union européenne, les recettes fiscales représentent 40,2% du PIB. La part des prélèvements obligatoires dans le PIB a augmenté de 0,7 point de pourcentage en France en 2017, rapporte Eurostat. L’Hexagone est ainsi le cinquième pays où le poids des impôts et cotisations sociales a le plus augmenté l’an dernier, derrière Chypre, le Luxembourg, la Slovaquie et Malte. Au total, "par rapport à 2016, le ratio des recettes fiscales rapportées au PIB a augmenté en 2017 dans quinze Etats membres" sur 28, note Eurostat. Comme le relève certaine presse l’importance des recettes fiscales en pourcentage du PIB s’explique par le poids des cotisations sociales : elles représentent 18,8% du PIB, contre une moyenne de 13,3% dans l’Union européenne. Les impôts sur le revenu et le patrimoine représentent au contraire 12,8% du PIB en France, contre 13,1 en moyenne à l’échelle européenne.

Un système social qui coûte cher

"Depuis 10 ans, avec la crise, ces taux de prélèvement ont augmenté partout en Europe", constate le journaliste qui précise que "c’est en France que la hausse a été la plus forte, avec pratiquement 4 points de PIB en plus, soit un peu plus de 90 milliards d’euros de prélèvements supplémentaires". Cela s’explique par notre système social. "Toutes les cotisations pour financer notre santé, le chômage et les retraites représentent près de 19% de notre PIB, et c’est un record en Europe, conclut David Boéri. Concernant les autres taxes, TVA comprise, nous sommes dans la moyenne européenne."

🤔Commentaire  : Toujours le même leitmotiv (trop de charges sociales) de bon nombre de responsables politiques, des patrons, relayés par quasiment tous les médias, de la presse parlée ou écrite.

Systématiquement est dénommé : « charges voir, impôts tel la CSG », c’est du salaire différé qui sert à alimenter la sécurité sociale, les allocations familiales, les caisses de retraites, l’Unedic pour le chômage et ceci sans parler d’autres aides indirectes pour le logement, la formation, la culture, les loisirs via les CE dont il est envisagé de taxer. etc. Est-ce que dans les autres pays, leurs citoyens bénéficient des mêmes prestations (sur le plan éducation, sur le plan santé et de retraite, sur le plan conditions de vie, etc.) qu’en France. Se poser la question, s’interroger, c’est déjà une bonne partie de la réponse. !

Bien évidemment c’est à dessein que sont distillées en permanence, ces informations démagogiques qui servent à alimenter, vis-à-vis des citoyens, les arguments nécessaires à faire disparaître notre système social qui nous est envié partout en Europe, partout dans le monde.

Notre modèle social tant décrié par nos responsables politiques, par le patronat français a été acquis au fil du temps par les combats, par de hautes luttes, qu’ont mener les travailleurs organisés et structurés avec leurs syndicats.

Ce n’est pas une révolution, à caractère populisme, quelle qu’en fût la couleur et, où émerge un amalgame de revendications contradictoires pour des intérêts souvent très divergents voir individuels, qui a construit notre système social. C’est uniquement l’action permanente des syndicats avec les travailleurs qui a permis que nous « faisions » des envieux partout sur la planète.

Dans la période de tumulte actuelle, il est important de rappeler cela, ce qui devrait permettre à plus d’un de réfléchir !

Les responsables politiques, gouvernementaux, patronaux qui depuis plusieurs décennies n’ont cessé de dénigrer les vrais syndicalistes libres et indépendants tel FO, de les accuser de tous les maux, de refuser de négocier avec eux quand c’était nécessaire, doivent impérativement mesurer et assumer leur niveau de responsabilité dans cette situation où nous nous trouvons.

Si, ils ne prennent pas la mesure que la France est au bord du chaos, difficile de prédire l’avenir dans les prochains jours, les prochaines semaines.

Demain la République française risque d’être malmenée comme cela s’est produit dernièrement dans un certain nombre de pays européens avec l’émergence du populisme, du nationalisme dont certains régimes dictatoriaux n’auraient rien à envier..{{}}