Beauvais : les salariés de Froneri mettent la pression sur Nestlé France

, par Michel DECAYEUX

30 octobre 2018 ,Le Parisien, le courrier Picard

Une centaine de salariés s’est rendue au siège social de Nestlé France, actionnaire majoritaire de leur usine, à Noisiel (Seine et Marne) pour manifester contre la fermeture su site de Beauvais Dans une ambiance très tendue, une délégation syndicale a été reçue par la direction.

Drapeaux syndicaux déployés, cornes de brume... Une centaine de salariés de Froneri (Beauvais) manifestent ce mardi matin 30 octobre devant le siège de Nestlé à Noisiel (Seine et Marne). Ils demandent à être reçus par leur ancien employeur, détenteur de 49% du capital de Froneri. Jugée non rentable par Froneri, l’usine de Beauvais doit fermer en mars 2019, laissant sur le carreau 317 salariés.

A leur arrivée, ils trouvent cependant porte close. « Ça nous a surpris et attristés, déclare Rémi Duhamel, délégué FO. Nous n’avions aucune animosité, nous voulions simplement que Nestlé s’implique dans les négociations. Même si nous sommes Froneri, à Beauvais, nous avons continué à produire des glaces Nestlé. »

Une délégation a finalement été reçue par la direction de Nestlé France. « Ils ont pris acte de nos doléances et ont déclaré vouloir sensibiliser Froneri sur le côté social de l’affaire », raconte Rémi Duhamel.

Jointe au téléphone, la direction de Nestlé rappelle toutefois que « Froneri est seul décisionnaire de sa stratégie d’entreprise. Nous n’avons pas la possibilité d’appuyer davantage, même si nous détenons 49 % de Froneri. En revanche, nous proposerons aux salariés beauvaisiens des postes au sein de notre groupe dans le cadre du reclassement. »

Une proposition prise avec des pincettes par les syndicats. « Vu que chez Nestlé, on dégraisse les effectifs un peu partout, on attend de voir ce qu’ils vont nous proposer », indique le délégué FO,Rémi Duhamel.

A l’heure actuelle, les seules propositions de reclassement ont été faites sur les sites bretons de Froneri. « Mais nous ne pouvons pas quitter notre région pour un travail moins bien payé », déclare un salarié déçu. Artisans des cônes, mystères, et autres bûches glacées, les salariés fabriquent le fleuron des produits Nestlé. Ils ne comprennent pas l’annonce brutale de la fermeture de leur usine, qui affiche pourtant une croissance continue depuis 10 ans.

Une partie des manifestants a pu rentrer dans le site historique de Nestlé, joyau architectural de l’ancienne chocolaterie Meunier. Certains manifestants, restés en dehors, ont également tenté de pénétrer dans le site. L’atmosphère s’est alors tendue. Les forces de police ont été appelées pour pacifier le mouvement.

Une réunion devrait avoir lieu avec la direction de Froneri le 7 novembre prochain.