Loi Travail : entre 18 000 et 100 000 manifestants à Paris

, par Michel DECAYEUX

26/05/2016 15h Reuters/ AFP:Le Parisien

Selon Force ouvrière, 100.000 personnes ont défilé contre la loi Travail à Paris. 18.000 à 19.000 manifestants à Paris selon la préfecture de police. Entre 18.000 à 19.000 personnes ont manifesté à Paris contre la loi Travail, un chiffre en hausse par rapport au 19 mai, où de 13.000 à 14.000 personnes avaient défilé toujours selon la préfecture de police de Paris. Au cours de la manifestation, émaillée d’échauffourées et de dégradations, 16 personnes ont été interpellées.

Un millier de manifestants dans l’Oise contre la loi Travail

A Compiègne, entre 560 et 800 manifestants ont pris part à la manifestation contre la loi Travail, ce jeudi matin. Le cortège, parti du cours Guynemer, a pris la direction de la zone d’activités de Mercières, où deux ronds-points ont été bloqués, peu avant 12 heures.

D’importants embouteillages ont été constatés, en dépit des déviations mises en place par les forces de l’ordre. Les blocages ont été levés vers 13 heures et le cortège s’est dissipé une heure plus tard. Il s’agit de la dixième manifestation compiégnoise depuis début mars. Le 19 mai, 250 manifestants avaient bloqué la gare de la cité impériale.

A Beauvais, 170 manifestants, dont surtout des salariés de six hôpitaux du département, ont organisé un barrage filtrant au rond-point de la N 31, à proximité de l’entrée de l’A 16, le matin également. « Il n’y a pas eu de gros appel à la mobilisation, explique Francis Dufour, secrétaire du groupement départemental des services de santé FO, à l’initiative de la manifestation. Nous sommes là pour mesurer notre taux de popularité. » Et le mouvement semble avoir reçu l’adhésion des automobilistes. Coups de klaxon réguliers et arrêts volontaires des voitures. « 

Les gens sont très réceptifs et se montrent solidaires, même s’ils ne peuvent pas faire la grève avec nous », observe Francis Dufour. L’après-midi, un cortège d’environ 150 personnes a défilé dans les rues de la ville-préfecture, réclamant le retrait pur et simple du projet de loi.

Enfin, ils étaient 300 selon les manifestants, 120 selon la préfecture, à se rassembler à Montataire, près de Creil, où le cortège a notamment longé le site Still, ex-fabricant de chariots élévateurs fermé depuis 2013. Tôt ce jeudi matin, une centaine de manifestants (50 selon la préfecture) ont aussi ralenti pendant plusieurs heures la circulation

Valls :

« On ne peut pas s’en prendre ainsi aux intérêts économiques de la France. »

Le Premier ministre Manuel Valls a jugé au Sénat « inacceptable » de « bloquer un pays » et de « s’en prendre ainsi aux intérêts économiques de la France », invitant chacun, face aux nombreuses missions des forces de l’ordre, à « prendre ses responsabilités et se dire que manifester tous les jours peut à terme poser un problème ». « Bloquer des sites pétroliers, des ports, empêcher les Français de faire le plein d’essence, les obliger à des files d’attente interminables, rajouter de l’angoisse à un quotidien déjà difficile, notamment pour les salariés, au nom même de la défense des salariés, c’est inacceptable et on ne peut pas bloquer un pays. On ne peut pas s’en prendre ainsi aux intérêts économiques de la France », a-t-il déclaré lors de la séance des questions au gouvernement.

Comment Manuel Valls critiquait le gouvernement Fillon lors de la pénurie de carburant en 2010

ARCHIVES - D’une grogne sociale à l’autre. Fin 2010, confronté -lui aussi- à des mouvements sociaux dans les raffineries de pétrole et à des blocages de dépôts de carburant, le gouvernement de François Fillon avait mené jusqu’au bout sa réforme des retraites prévoyant notamment le relèvement à 62 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Malgré une forte contestation syndicale et de nombreuses manifestations de grande ampleur, l’exécutif n’avait rien lâché. Un "passage en force" dénoncé vigoureusement à l’époque par un certain... Manuel Valls qui doit aujourd’hui se défendre des mêmes accusations sur la loi Travail. Interrogé par iTélé, le 19 octobre 2010 à propos de la pénurie de carburant, Manuel Valls (qui s’exprimait presque au futur "en tant que responsable politique d’une formation qui vise à gouverner") disait son refus des blocages mais il faisait endosser la responsabilité de la paralysie au gouvernement Fillon, accusé de refuser le dialogue social. Et de prophétiser que l’absence de concertation se paierait dans les urnes lors de l’élection présidentielle de 2012, tout en soulignant les mérites... des centrales syndicales que le député PS de l’Essonne jugeait alors "extrêmement responsables". Ce mardi sur Europe1, le premier ministre Manuel Valls a fustigé "l’impasse" des manifestations anti-loi Travail de la CGT en excluant tout retrait du texte. Comme François Fillon avant lui