Trois mille emplois picards seraient menacés par la fermeture de l’usine de Clairoix, selon les services du conseil régional. Un tsunami économique que la Région tente d’anticiper. Son président, Claude Gewerc, vient de plaider, auprès de Bercy, la cause de tous ces salariés externalisés « qui n’auront pas accès aux mêmes droits que ceux de Continental ». Par ailleurs, la Région compte sur le commissaire à la réindustrialisation, récemment nommé par le gouvernement, pour « établir le périmètre des entreprises concernées », une liste que l’équipementier n’a jamais voulu fournir au conseil régional. En proie à des difficultés de trésorerie ou à un carnet de commandes en baisse, certaines ont déjà fait appel à la cellule d’aide aux TPE-PME, mise en place par le Medef depuis le début de la crise. « Depuis fin octobre, 28 entreprises de l’Oise nous ont sollicités, note Christophe Heymes, délégué général du Medef-Oise. Des sous-traitants de Continental ou de grands noms de l’industrie qui ont resserré leurs carnets de commandes. Avec des conséquences dramatiques pour ces PME. »

Le Medef les aide à négocier leurs problèmes de trésorerie avec les banques, à demander un étalement de leurs crédits. Le mouvement patronal tente même de favoriser la relance des carnets de commandes en organisant des rencontres entre les grands donneurs d’ordre et ces PME acculées. « Nous ne sommes pas très optimistes au vu des informations que nous avons, reconnaît Christophe Heymes, délégué général du Medef-Oise. Quand vous avez un Continental qui ferme, vous avez l’impression de vider la mer avec une petite cuillère. »