ERAGNY-SUR-EPTE (60) 245 salariés de Merck licenciés

, par Michel DECAYEUX

11 Février 2013 Le Courrier Picard

Schering Plough, filiale de Merck, subit les conséquences d’un plan social national. Après six mois de bataille juridique, les licenciements se confirment.

C’est une usine coincée entre la Picardie et la Normandie, dans la vallée de l’Epte, qui vit ses dernières heures presque en silence. Plus aucun bruit ne se fait entendre du bâtiment de Scheringh Plough d’Éragny-sur-Epte. Depuis plus de six mois, les machines chargées du conditionnement des produits pharmaceutiques sont à l’arrêt. La bataille juridique des 245 salariés - dont l’entreprise a été reprise par le géant allemand Merck il y a bientôt deux ans - est quasi-achevée. « Les premières lettres de licenciement sont parties. Certains y ont déjà répondu et partiront dès le 15février ou à la fin du mois », s’exprime David, employé dépité, à la sortie de l’usine.

Le tribunal saisi le 25 janvier Le coup de massue des Merck vient de la décision du tribunal de grande instance de Nanterre. Saisi le 25janvier dernier par la CGT du site picard, il était le dernier à pouvoir mettre un coup d’arrêt au plan de licenciements prévu à partir du 1er février. Au lieu de ça, le tribunal a préféré réfléchir et rendre son jugement le 15février. Trop tard.

Conséquence fatale : les 245 salariés de Scheringh Plough perdent la bataille de l’emploi. Aujourd’hui, sur l’usine historique, seule restera la production d’insuline, implantée depuis les années1950 sur le territoire et confiée à Diosynth, autre filiale de Merck. La société a partagé le site avec son voisin Schering Plough. Alors qu’ils n’étaient pas directement visés par les licenciements, ses salariés se sont pourtant vu proposer un plan de départs volontaires. Certains, voyant l’avenir du secteur s’assombrir, ont accepté. « Les dernières années ont été dures. Je préfère partir à huit ans de la retraite », a pensé Christian, trente ans de maison.