Dans l’industrie, les défaillances menacent de plus en plus d’emplois

, par Michel DECAYEUX

31 janvier 2013 UN Selon l’indicateur exclusif Coface-Usine Nouvelle, 68 307 emplois ont été menacés l’an dernier dans l’industrie et les services à l’industrie par la défaillance des entreprises. Un chiffre en hausse de 22 % par rapport à 2011.

Il y a d’abord la bonne nouvelle. Le nombre de défaillances dans l’industrie et les services à l’industrie s’est presque stabilisé l’an dernier. Avec 10 446 faillites sur l’année, le nombre d’ouvertures de procédures collectives n’a progressé que de 1,1 %. Mais ces procédures concernent des entreprises de taille plus importantes en moyenne. Résultat : leur impact sur l’emploi a fait un bond inquiétant. En 2012, les entreprises en faillite ont représenté au total 68 307 emplois menacés dans l’industrie et les services s’y rapportant. Cela marque une évolution de 22 % par rapport à l’année précédente. Le coût des défaillances a aussi explosé pour les fournisseurs. L’ardoise globale des encours menacés est en hausse de 44 % sur l’année pour atteindre 1,6 milliard d’euros, avec le risque de voir un cercle vicieux se développer, avec des défaillances de fournisseurs en cascade.

Évolution des défaillances dans l’industrie et des services s’y rapportant, de leur coût pour leurs fournisseurs (sur douze mois glissants) et nombre d’emplois détruits pas ces défaillances

Cette évolution vertigineuse s’explique certes en grande partie par les deux plus grosses faillites de 2012, celle du raffineur Petroplus, dont le coût potentiel pour les fournisseurs avoisine les 360 millions d’euros et du volailler Doux en juin, qui employait plus de 3000 salariés. Mais d’autres faillites significatives ont émaillé l’année. Début de l’été, la cessation de paiement du spécialiste de la sécurité Néo Security a menacé 5000 emplois. Le secteur industriel a aussi enregistré ces derniers mois la faillite du fabricant de meubles Parisot Mattaincourt *(77 millions d’euros de chiffre d’affaires) en décembre ou celle du carrossier SEG (50 millions d’euros de chiffres d’affaires). Depuis l’été, les défaillances de grosses entreprises se sont aussi accélérées dans les services à l’industrie. "Les entreprises réduisent leurs dépenses de nettoyage ou de gardiennage, en fragilisant les entreprises de ce secteur. Avoir des défaillances d’entreprises de taille significative n’était pas le cas les autres années", juge Jennifer Forest, analyste chez Coface.