Liancourt : Les surveillants de prison "ne sont pas de simples porte-clés"

, par Michel DECAYEUX

Le Parisien le 23 octobre 2012

« Trop de détenus pour trop peu de surveillants. » Le syndicat national pénitentiaire Force ouvrière a réaffirmé, hier, cette plainte qui revient en ritournelle chez le personnel de la prison de Liancourt. En avril, les surveillants étaient montés au créneau : grèves, manifestations à Paris. ( Pour pas grand-chose »), s’indigne aujourd’hui Vincent Jacobs (notre photo), surveillant et délégué syndical.

Si la nouvelle ministre de la Justice a débloqué une enveloppe de 7 M€ pour leurs salaires, le problème des sous-effectifs est toujours présent. Avec un surveillant pour 110 détenus, « il nous manque 25 % d’effectifs par rapport à l’organigramme »), Pour le délégué, c’est un « cercle vicieux » : « on n’est pas de simples porte-clés, les surveillants sont les premiers interlocuteurs des détenus. Avoir le temps de discuter avec eux, c’est une casquette importante et valorisante de notre métier. A l’inverse, le manque de temps crée une ambiance tendue, plus agressive dans la prison et impacte tout le monde, les détenus comme nous. » Un ras-le-bol accentué depuis la diffusion, mercredi 17 octobre, d’une grande soirée télévisée sur les prisons, ( stigmatisant le milieu carcéral et les personnels pénitentiaires », selon le syndicat