MOUY Sachs : aucune avancée dans les négociations

, par udfo60

Le Courrier Picard - Mardi 28 Avril 2009

Les négociations sont au point mort entre les salariés de Sachs et les dirigeants de l’usine, les deux parties ne parvenant pas à se mettre d’accord. L’usine étant en cessation d’activité le 30 juillet prochain, la solution devra être rapide.

Tandis que l’usine Sachs doit fermer ses portes le 30 juillet, les 219 salariés sont dans l’incertitude la plus complète. De quoi leur avenir sera fait ? C’est la question qui les travaille depuis près de deux mois. Et ils ne semblent pas proches de la réponse, les négociations avec la direction étant au point mort. Vendredi, les syndicats ont négocié pendant près de 23 heures pour aboutir à une proposition qui ne leur convient pas (lire le courrier picard du 25 avril). « Nous avons le sentiment que la direction cherche à bâcler les négociations », constate Stéphane Maciag, délégué syndical CFDT. Les salariés demandent une prime de 65 000 euros, contre 72 000 euros au départ. La direction propose de son côté neuf mois de salaire pour le reclassement, ainsi qu’une indemnité de départ comprise entre 33 000 et 39 000 euros selon l’ancienneté.

Les indemnités de licenciement, le reclassement, le budget alloué à la formation sont autant de points sur lesquelles les parties ne parviennent pas à s’entendre. « Ce qu’ils nous proposent est inacceptable », explique Stéphane Maciag. Et Jean-Luc Noël, délégué syndical FO, de reprendre : « Tous les reclassements qu’ils nous proposent sont pour les cadres et basés en Allemagne. Les ouvriers ne sont pas concernés. Pourtant, ils en ont plusieurs usines en France. » L’autre point noir des discussions concerne la formation et le budget qui lui est alloué. Car c’est bien l’une des grandes préoccupations des salariés. « Certains d’entre nous travaillent ici depuis plus de 20 ans. Que vont-ils devenir s’ils ne sont pas formés ? » s’interroge Jean-Luc Noël.

Les salariés prêts à se battre jusqu’au bout Ces interrogations donnent encore plus de motivations à l’intersyndicale (CGT, FO, CFDT). « Nous sommes prêts à nous battre jusqu’au bout. Nous sommes tous unis et nous avons les moyens de le faire », lancent-ils en chœur. D’autant plus que la fermeture du site n’est pas la conséquence directe de la crise. « Elle a bon dos, ne décolère pas Stéphane Maciag. Il s’agit en fait d’une délocalisation de la production en Turquie. » Et d’ajouter : « Il n’y a pas eu de signes avant- coureurs de fermeture. Auparavant, la direction nous avait toujours assuré de vouloir conserver l’emploi jusqu’au bout. »

Le coup de massue a donc été rude pour les salariés de Sachs. À cela s’ajoutent l’enlisement des négociations et l’incertitude qui règne. Du coup, le moral des salariés est au plus bas. Pour preuve, 30 d’entre eux sont en congé maladie pour cause de dépression. Les autres ont un peu de temps pour souffler et décompresser, puisque l’usine ne reprend son activité que lundi prochain. Ce sera le moment de décider quelles actions mener et le cas échéant de lancer une action en justice.

R. B.