Les Conti veulent de vrais reclassements

, par Michel DECAYEUX

le 28.04.2012 Le Parisien

Une centaine de Conti étaient hier devant la sous-préfecture où se réunissaient leur comité de lutte, le sous-préfet, Altedia et Pôle emploi pour faire le point sur les reclassements.

« Nous sommes revenus sur les lieux du délit. » Les Conti se sont retrouvés hier matin devant la sous-préfecture pour faire respecter les promesses prises par le président de la République et la direction du manufacturier allemand. Un lieu et une date symboliques, puisque, il y a trois ans, après que la justice a refusé leur demande de suspension de la procédure de fermeture du site de Clairoix, ils avaient exprimé leur colère en saccageant le bâtiment

Moins nombreux, une centaine, mais plus déterminés que jamais, ils continuent de se battre pour que tous ceux qui sont encore au chômage puissent retrouver un emploi. Le comité de lutte des Conti a donc provoqué une réunion pour faire le point et surtout mettre la pression aux participants qu’ils accusent de mauvaise volonté. Étaient présents : l’Etat, représenté par le sous-préfet, Hubert Vernet, François Gérard, président de Continental France, le cabinet de reclassement Altedia et Pôle emploi.

« Le cabinet de reclassement, une filiale d’Adecco, ne respecte pas ses engagements, explique un ancien. Plus de 300 gars leur ont fait confiance. Depuis janvier, seuls 7 d’entre eux ont un CDI, qu’ils ont trouvé seuls pour la plupart. La cellule de reclassement se termine fin juin, et rien n’avance. Altedia a déjà été payé 6 M€. Et 600000 € lui ont été versés en supplément en 2012, car la cellule de reclassement a été prolongée. Rien n’avance. Nous voulons que l’Etat et Continental haussent le ton. Ce n’est pas normal de laisser faire. Continental embauche à tour de bras, et nous dans tout ça ? On nous oublie ! » Une réunion houleuse de deux heures

Hier, les représentants du comité de lutte de Continental Clairoix ont de nouveau tapé du poing sur la table. Après deux heures de réunion, le comité de lutte est ressorti perplexe. « Ce fut houleux », glisse Pierre Sommé FO, secrétaire du comité. « La direction reconnaît que le reclassement ne fonctionne pas. Elle s’est engagée à trouver une solution pour 115 personnes en contrat précaire, mais cela ne suffit pas ». Nous voulons remédier à cette situation et avons programmé une nouvelle réunion le 4 mai à Sarreguemines (Moselle), assure la direction. Une aide financière liée aux frais de déplacement ou de logement pourrait être allouée durant trois mois aux anciens salariés susceptibles d’être embauchés en CDI dans l’industrie du pneumatique en Picardie. »

Le 7 mai, après les élections, les Conti promettent de se rappeler au bon souvenir du président de la République, quel que soit celui qui sera élu. « En période de crise, on ne lâche pas les travailleurs, s’insurge Pierre Sommé. Et, le 1er mai, nous serons dans la rue pour défendre le vrai travail ! »