LE RONSSOY Chez Trocmé International, la tension continue de monter

, par Michel DECAYEUX

12 Mars 2012 courrier picard

Après un plan de reprise qui a entraîné 92 licenciements, du chômage partiel touche les salariés et des syndicats vont porter plainte contre leur direction. La situation n’en finit plus de se détériorer au Ronssoy, près de Péronne (Somme), dans l’usine Trocmé International où les employés sont au chômage partiel depuis plusieurs semaines. Placée en liquidation judiciaire, elle avait été reprise par deux entreprises belges (Denderland et Tereco). Cette reprise (depuis le 9novembre) était assortie de 92 licenciements, sur les 155salariés que comptait l’entreprise.

Virginie Girard, la vice-procureur du tribunal de commerce de Lille, avait émis de grosses réserves concernant ce plan de reprise, comme le stipule le compte-rendu que se sont procuré les syndicats de l’entreprise. Le magistrat l’avait qualifié de « calamiteux », faisant également part de son « amertume au regard du plan de reprise, qui n’est satisfaisant sur aucun point, d’un rabotage massif sur le nombre de salariés et d’une offre à géométrie variable qui fait naître soupçons et inquiétudes ». Un plan pour sauver 60 emplois

Ce plan avait malgré tout été accepté. « Pour sauver 60 emplois, assure Christophe Lévêque, délégué FO. Mais aujourd’hui, les craintes sont justifiées et la situation va encore s’empirer ». Depuis plusieurs semaines, les salariés sont en chômage partiel. « La direction (injoignable hier, ndlr) nous explique que le contexte économique n’est pas favorable ». Mais un autre problème vient d’arriver. Parmi les 92 licenciements, sept concernaient les responsables syndicaux. Des emplois « protégés » à qui l’inspection du Travail a donné raison en ne validant pas leurs licenciements (excepté l’un d’entre-eux qui a choisi de partir volontairement). « L’administrateur judiciaire a posé un recours contre cette mesure qui nous concerne, ajoute Christophe Lévêque, représentant l’un des six syndicats. Depuis le début de l’année, nous sommes "mis au placard". On ne nous confie plus aucun travail et depuis la semaine dernière, nous ne sommes plus payés. Nous allons déposer plainte pour mise à l’écart et non paiement de salaires ».

Pascale et Valérie Vasseur, Michel Dusevel et Christophe Lévêque (de gauche à droite) sont quatre qui s’estiment mis au placard.