Les Conti vendent leur dernier bien

, par Michel DECAYEUX

le 26.12.2011Le parisien

Le comité d’entreprise de Continental met en vente le terrain de 30 ha qu’il possède. Il espère encaisser 500000 €. Les bénéfices iront aux salariés licenciés. Difficile de diviser un terrain en 1113 morceaux, afin que chaque salarié licencié de Continental en obtienne une parcelle. Le comité d’entreprise de Continental-Clairoix, propriétaire d’un immense terrain à Saint-Léger-aux-Bois, a donc décidé de mettre son bien en vente. « On vient d’en finir avec toutes les démarches administratives. Désormais, le CE de Continental-Clairoix est le seul propriétaire du site. Plus rien ne nous empêche de vendre le terrain. Il peut être transformé en zone de pêche, domaine de chasse ou base de loisirs », explique Christian Lahargue, secrétaire du CE.

Une surface boisée, trois grands étangs et des petits locaux Concrètement, le site s’étend sur plus de 30 ha composés d’une surface boisée, de trois grands étangs et de petits locaux. Il y a un an, un investisseur intéressé par le rachat du site avait déjà fait une offre de près de 400000 €. Trop peu pour les Conti, qui ont fixé le prix de vente à 500000 €. « On a fait venir des experts pour faire plusieurs estimations du terrain. La plus haute d’entre elles a évalué le prix du terrain à 500000 €. On n’a pas l’intention de vendre en dessous de ce prix », prévient Pierre Sommé, délégué syndical (FO).

Les bénéfices tirés de cette vente seront directement reversés aux 1113 salariés licenciés sous forme de chèque vacances (voir ci-dessous). Le CE a donc tout intérêt à vendre au plus offrant. « Le maire de Ribécourt-Dreslincourt (NDLR : Jean-Guy Létoffé) a cherché à nous amadouer en arguant de sa participation à quelques manifestations de soutien aux salariés de Continental. Mais nous n’avons pas l’intention de faire de ristourne ou de cadeau à qui que ce soit », avertit Pierre Sommé.

Le terrain semble en effet susciter l’intérêt de plusieurs élus de la communauté de communes des deux vallées (CC2V). « La CC2V utilisait jusqu’à maintenant la base de loisirs de Pimprez. Mais c’est terminé. Pour la remplacer, le site de Continental pourrait parfaitement faire l’affaire. Il a beaucoup de potentiel. Mais à mon avis, 500000 € c’est trop élevé. Avant, il y avait une plage, là tout est à refaire, c’est à l’état sauvage », confie Jean-Bernard Cardon, le maire de Saint-Léger-aux-Bois. La CC2V a d’ailleurs obtenu du préfet de l’Oise un droit de préemption sur le site. « Si le terrain est mis en vente et qu’un acheteur fait une offre d’achat, on aura le droit d’utiliser notre droit de préemption. France Domaine évaluera alors le prix du terrain et on pourra décider de l’acquérir ou non. Ce qui est sûr, c’est qu’on n’a pas prévu de faire d’acquisition en 2012 », affirme Stéphane Lefevre, directeur général de la CC2V.

Même si le CE de Continental-Clairoix va disparaître en mars, les Conti ne sont pas pressés. « On préfère vendre au plus offrant. Ceux qui pensent qu’on va brader le terrain parce qu’on est pressés se trompent. Même si la vente est effectuée dans un an, chaque salarié pourra toucher sa part », promet Pierre Sommé.