Clairoix Les Conti prennent le train ce soir pour Hanovre

, par udfo60

Le Courreir Picard - Mercredi 22 Avril 2009

Les assemblées générales se succèdent devant le site de Clairoix comme ce mercredi après midi encore.

En attendant des discussion tripartites avec l’Etat et la direction le 29 avril, les syndicats de Continental Clairoix préparent la manifestation de Hanovre jeudi. Ce soir, plus d’un millier de salariés prendront le train pour l’Allemagne.

L’Allemagne, C’est là que se trouve le siège du fabriquant de pneus. C’est là que les Conti de Clairoix veulent se rendre pour manifester.

« C’est notre baroud d’honneur. De toute façon, la boîte est morte », confie Dominique Szczechula, en poste depuis 33 ans à l’usine de Clairoix.

A 20h22 ce mercredi soir, un train spécialement affrété partira de Compiègne à destination de Hanovre avec à son bord un millier de alariés français, attendus jeudi par leurs collègues allemands pour défiler ensemble contre la fermeture des sites de Clairoix (1.120 salariés) et de Hanovre (780 salariés).

Le comité d’entreprise a signé un chèque de 55.000 euros à la SNCF.

Certains salariés craignent néanmoins une annulation de dernière minute du transporteur, sur instruction de l’Etat, après la destruction du poste d’entrée de l’usine de Clairoix et le saccage d’une partie de la sous-préfecture de Compiègne.

Le Premier ministre François Fillon a qualifié mercredi sur France Inter de « pas acceptables » les violences commises par « une très petite minorité » et promis « des poursuites judiciaires ».

« On nous parle de carreaux cassés, quelques ordinateurs, mais c’est quoi à côté des quelque 1.100 vies qui vont être brisées. C’est rien ! », explique Xavier Mathieu, délégué CGT.

Manifestation pacifique à Hanovre Pierre Sommé, délégué FO, assure de son côté que la manifestation de Hanovre sera « pacifique ». « On n’avait pas l’intention de casser hier, on n’a pas l’intention de casser demain » jeudi à Hanovre, a affirmé Didier Bernard, délégué CGT.

« On n’est pas des voyous, on est des salariés en train de mourir », s’est écrié un salarié, tandis que la foule conspuait le nom du Premier ministre François Fillon qui a évoqué mercredi des violences commises par « une très petite minorité » et promis « des poursuites judiciaires ».

Les discussions tripartites Devant l’usine, les conversations tournaient autour de la proposition du secrétaire d’Etat à l’Industrie Luc Chatel, d’organiser des discussions « tripartites » entre les salariés de Continental, la direction et le gouvernement.

A l’issue du comité central d’entreprise mercredi, le principe de la réunion tripartite a été adopté. La rencontre, syndicats, direction et Etat sera organisée à Paris le 29 avril à 16 heures au ministère de l’Economie.

Une hypothétique reprise du site Concernant les « pistes sérieuses » de reprise de l’usine évoquées mardi par le ministre chargé de la relance, Patrick Devedjian, puis qualifiées de « simple hypothèse » par Luc Chatel, les salariés de Continental n’y croient pas. « Je vois mal un manufacturier reprendre ce qui ne sera plus qu’une coquille vide avec 15.000 m2 d’entrepôts sans machines », confiait un cadre.

La direction de Clairoix a fermé l’usine jusqu’à nouvel ordre en invoquant des raisons de sécurité, le bâtiment détruit mardi abritant notamment l’alarme incendie du site.