Poussée des syndicats réformistes à France Télécom

, par Michel DECAYEUX

LeMonde.fr avec AFP | 23.11.11

Repli de la CGT et de Sud, poussée de la CFE-CGC. Trois ans après la crise sociale et le début d’une vague de suicides sans précédent dans l’entreprise publique, le résultat des élections professionnelles à France Télécom sonne comme une sanction pour les syndicats dits "protestataires" et un encouragement pour les centrales dites "réformistes".

Avec 22,61 % des voix, la CGT chute de près de quatre points par rapport au précédent scrutin en 2009 et se retrouve désormais talonnée par la la CFDT, qui se hisse à la deuxième place avec un score de 21,93 %, en léger repli de 0,1 point. "Après la plus grande crise sociale qu’ait connue l’entreprise, les salariés ont ainsi manifesté leur volonté de transformation de l’entreprise", analyse la CFDT dans un communiqué.

Sud, qui accuse aussi une baisse de près de quatre points, est rétrogradée en troisième position avec 18,66 % des suffrages. Le syndicat a reconnu dans un communiqué que ce score constituait un "revers". "Ces résultats s’expliquent par le départ du groupe de plus de 13 000 salarié-es et par l’évolution de la sociologie", avec la forte progression du personnel cadre, estime le syndicat, qui déplore en outre les effets d’une "campagne électorale très tendue".

La CFE-CGC, alliée à l’Unsa, enregistre une forte progression de plus de cinq points qui lui permet de s’installer en quatrième position avec 14,80 %. La centrale des cadres affirme, dans un communiqué, que cette poussée "est un avertissement sévère adressé à la direction quant à sa politique exclusivement financière et dénué d’un véritable projet industriel".

FO est également en hausse de 1,7 point avec un score de 13,95 %, tout comme la CFTC, qui gagne 1,04 point à 7,81 %, un score qui ne lui permet toutefois pas de conserver sa représentativité.

Le taux de participation s’est élevé à 74 %, un niveau identique à celui de 2009. A l’époque, le groupe venait de connaître 22 000 suppressions de postes entre 2006 et 2008 et 10 000 changements de métier, des bouleversements suivis d’une vague de suicides à partir de janvier 2008.