LE MEUX : Les Unilever enlèvent leurs produits des rayons

, par Michel DECAYEUX

Le Parisien le 22 février 2011

Des centaines de produits vidés des rayons en un rien de temps. Pas par des clients, mais par les salariés d’Unilever du Meux qui ac¬centuent la pression sur leur direction. Ils ont voulu marquer les esprits hier en retirant des étalages de l’hypermarché voisin Auchan de La Croix-Saint-Ouen tous les produits issus du groupe Unilever. Une opération éclair, mais bien visible, puisque denière le nom Unilever se cachent des dizaines de marques aussi connues que Axe. Brut, Dove, Rexona, Signal, Timotei, Cajoline, Cif, Omo, Skip ou encoreSutl ... Et la liste est évidemment loin d’être exhaustive.

Outre cette augmentation de 2 %, nous allons créer cinq postes s’ajoutant aux onze postes déjà annoncés

LA DIRECTION En cette période de négociations annuelles. les salariés réclament toujours une amélioration de leurs conditions de travail et une augmentation salariale de 5 % ou 100 € par mois. Pour eux, cette opération visait avant tout à prouver leur détermination : « La direction sait maintenant qu’on ne lâchera lien et qu’on est prêt à mener des actions concrètes,>, lance un salarié. Depuis cinq jours, l’usine est bloquée et près de 90 % des salariés sont en grève, d’après les syndicats.

Yves-Edouard Desombre, le direc¬teur de l’usine, s’est exprimé devant les grévistes. « Votre mouvement est d’ampleur,je ne le conteste pas. Nous avons tenu plusieurs réunions et nous allons mener des actions concrètes pour améliorer les conditions de travail des salariés. On va également augmenter les salaires de 2 %. Telle est la décision. Désonnais, les négociations sont closes », leur a-t-il annoncé. Une intervention loin de satisfaire les salariés. Malgré des bénéfices records, Unilever ne fait pas de concession et ne fait rien pour garder la motivation des troupes. On est en colère », affirme Nicolas Bayet, l’un des employés.

Pour la direction, au contraire, des concessions ont été faites. « Outre cette augmentation de 2 %, nous allons créer cinq postes s’ajoutant aux onze postes déjà annoncés. Cela représente 12 % de l’effectif ouvrier. Nous avons tenu compte de la demande des salariés, mais Unilever doit aussi faire face aux contmintes d’un marché concurrentiel intemational », explique un porte-parole de la direction. « La direction nous méprise. On ne va pas baisser notre pantalon », s’insurge Frédétic Bliesmalien, représentant de l’intersyndicale CGT-FO -CFDT. Un avis partagé par la majorité des grévistes, puisque le mouvement a été reconduit pour aujourd’hui après un vote à main levé.

Le Parisien mercredi 23 février