CLAIROIX (60) Continental : décision de justice très attendue

, par udfo60

Le Courrier Picard - Mardi 21 Avril 2009

Lundi, 14 heures. Les salariés se préparent à manifester à Hanovre, en train spécial de 14 wagons, jeudi. Ils seront 1120.

Le tribunal de grande instance de Sarreguemines (Moselle) doit dire ce mardi s’il annule la procédure légale de plan social entamée par le groupe Continental. En cas de décision négative, la CGT promet de « mettre la pression ».

Les regards des 1 120 salariés de Continental seront tous braqués vers Sarreguemines (Moselle) ce mardi. Le tribunal de grande instance doit dire, cet après-midi, s’il annule la procédure légale de plan social, entamée par l’équipementier automobile le 31 mars, comme le lui ont demandé le comité d’établissement (CE) du site de Clairoix, le comité central d’établissement (CCE) de Sarreguemines et les syndicats CGT/CFTC/CFDT/CGC/FO. Le 31 mars dernier, devant le tribunal de grande instance de Sarreguemines, leur avocat, Ralph Blindauer, a plaidé le délit d’entrave, accusant l’équipementier d’avoir annoncé la fermeture, et non un projet de fermeture, aux représentants du personnel. Il a été entièrement suivi par le procureur de la République, Christophe Mira.

« Il va falloir montrer qu’on n’est pas des gentils » Pour l’intersyndicale, l’annulation de la procédure légale reviendrait à gagner du temps et à retarder de plusieurs semaines la première vague de licenciements (environ 650) prévue à l’automne prochain. « Notre priorité, c’est de repousser au maximum l’échéance, assurait récemment le délégué syndical CGC, Stéphane Bacquet, de façon à ce que quand on arrive sur le marché de l’emploi, la crise soit passée. »

Les juges feront-ils droit à la demande des Continental ? Les salariés du site promis à la fermeture pour 2010 attendent cette décision de pied ferme. Après cinq semaines de mobilisation sans casse ni violence, la CGT a haussé le ton, hier, au cours de l’assemblée générale quotidienne devant l’usine. « Les gars, si la décision est négative, il va falloir utiliser autre chose que nos jambes, a exhorté le délégué syndical CGT, Xavier Mathieu. Il va falloir leur foutre la pression et montrer qu’on n’est pas des gentils. »

Ce changement de ton intervient au moment où l’intersyndicale attend un signe du gouvernement, dont elle réclame la présence dans une négociation tripartite avec l’équipementier allemand, sur les conditions de fermeture du site. Depuis mercredi, le cabinet de la ministre de l’Économie, Christine Lagarde, peut s’appuyer sur le cahier des revendications de l’intersyndicale, signé par les cinq organisations syndicales. Mais, assure le délégué syndical CFDT, Philippe Biernacki, « le gouvernement attend de connaître la décision du tribunal de Sarreguemines ».

LAETITIA GALDEANO