Médicaments déremboursés

, par udfo60

MÉDICAMENTS DÉREMBOURSÉS : LES FRANÇAIS AUX PETITS SOINS

Article paru dans FO Hebdo n°2990 - 29 mai 2011

→ AFOC

 La baisse de 35% à 30% du taux de remboursement des médicaments à vignette bleue est entrée en vigueur le 2 mai dernier, en application d’une mesure annoncée il y a plusieurs mois dans le cadre du budget 2011 de la Sécurité sociale. Une nouvelle vague de déremboursements qui ne va guère émouvoir les hauts revenus mais qui, une fois de plus, ne va pas inciter les plus défavorisés à se soigner, leur budget étant déjà bien entamé par les vagues successives de déremboursements.
En tout, plus de 1.200 médicaments, représentant pourtant moins de 8% des remboursements, sont cette fois-ci concernés, dont le Spasfon, le Smecta, l’Advil, le Voltarène ou encore le Ketum, grands classiques des armoires à pharmacie familiales.

 Les vignettes bleues sont apposées sur les médicaments dont l’intérêt thérapeutique est jugé « modéré » par la Haute autorité de santé (HAS), organisme public à caractère scientifique et indépendant dont le président est cependant nommé par le chef de l’État.
Placé en début d’année à la tête de la HAS, un homme de science, qui a présidé le conseil régional des Pays de la Loire, sous l’étiquette bleue de la majorité présidentielle, a fini par concéder, après plusieurs semaines, qu’il avait touché plus de 200.000 euros de la part des laboratoires entre 2008 et 2010. Le 27 avril dernier, le Conseil d’État a même carrément abrogé une recommandation de la HAS, ce qui est une première, pour non-respect des liens d’intérêts avec les laboratoires pharmaceutiques.
Pendant que l’on focalise sur l’affaire du Mediator, les affaires continuent. Mais heureusement, à la HAS, on se soigne : un groupe de travail a été constitué sur la question des conflits d’intérêts par l’agence sanitaire, avec notamment la publication d’un guide de... déontologie. Qui devrait sans doute accoucher d’une charte sans douleur.