Le détenu tente d’étrangler une surveillante

, par Michel DECAYEUX

A la prison de Liancourt, qui connaît régulièrement des montées de tension, la tentative d’étranglement d’une surveillante par une détenu dangereux a provoqué la colère des syndicats.

Comme à chaque prise de fonction, cette surveillante du centre pénitentiaire de Liancourt a fait l’appel mercredi à 13 heures. Au moment d’ouvrir la porte, un détenu lui demande de venir dans sa cellule, car il aurait un problème avec le socle de sa télévision, selon le récit de Vincent Jacobs, secrétaire local Force ouvrière (FO). Lorsqu’elle repart, dos à lui, il l’attrape au niveau du cou et l’étrangle. « Il l’a serrée de toutes ses forces en l’insultant, raconte le syndicaliste. Cela s’est passé dans la première aile du bâtiment, où se trouve le poste protégé. Le collègue qui se trouvait à cet endroit a tourné la tête par hasard et vu ses pieds partir brusquement dans la cellule. » Il pourra heureusement donner l’alerte. « Les renforts sont arrivés très rapidement, confirme Franck Linares, directeur du centre pénitentiaire. Il a lâché prise tout de suite. »

« Traumatisée », selon Vincent Jacobs, la jeune femme est transportée à l’hôpital de Creil. Elle en ressortira le soir même avec, par sécurité, une minerve. « Elle a été choquée, glisse le directeur du centre pénitentiaire. Il y avait également de l’émoi parmi le personnel. A 20 heures, j’ai donc réuni tout le monde pour donner de ses nouvelles, expliquer ce qui s’était passé et d’où venait le détenu. »

En effet, sur ce dernier point, il y a débat. L’incident a provoqué la colère de FO. Ce détenu, incarcéré pour violences avec arme et agressions sexuelles, s’en était déjà pris au personnel féminin d’un autre établissement. Trois femmes auraient été victimes, selon Vincent Jacobs, de tentatives de viol, d’agression sexuelle et d’étranglement. « Tous les services étaient prévenus de la dangerosité de ce détenu, sauf les surveillants, enrage le syndicaliste. J’ai saisi la direction. Du 1er mars, jour de son arrivée, jusqu’à mercredi, il n’y a eu aucune consigne. Si elle avait su cela, elle ne serait jamais rentrée dans sa cellule. »