Le parquet requiert en appel les mêmes peines contre les "Conti"

, par udfo60

Reuters - 13.01.10 | 21h00

AMIENS (Reuters) - Les six salariés de l’usine de Continental de Clairoix (Oise) condamnés à des peines de prison avec sursis ont été jugés en appel mercredi à Amiens pour le saccage de la sous-préfecture de Compiègne en avril 2009. Le jugement a été mis en délibéré.

L’avocat général a requis la confirmation des peines de première instance, de 2 à 5 mois de prison avec sursis, refusant une relaxe qui serait selon lui "une forme d’impunité.

A la demande du président de la cour d’appel, des images de reportages de télévision sur le saccage de la sous-préfecture de Compiègne ont été diffusées sur des écrans. On y reconnaît clairement plusieurs prévenus dont Xavier Mathieu, le responsable de la CGT.

"Je suis un être humain", a réagi le leader de la CGT qui a tenté d’expliquer son geste par la colère ressentie à l’annonce de la liquidation de son entreprise, "un cataclysme".

Les prévenus ont affirmé que l’action menée en préfecture de Compiègne était "une action non préméditée, non volontaire, une réaction, un coup de colère".

A la barre, des responsables politiques, du porte-parole du Parti socialiste Benoît Hamon à la secrétaire nationale du Parti communiste Marie-Georges Buffet en passant par la dirigeante des Verts Cécile Duflot, ont été appelés en tant que témoins.

Ils ont apporté leur soutien aux six prévenus qui avaient violemment manifesté leur colère contre la fermeture de l’usine du fabricant allemand de pneumatiques.

"Le gouvernement fustige les patrons voyous, mais veut faire condamner les salariés de Continental", a dit le porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste Olivier Besancenot.

Les prévenus ont assuré que l’action menée dans la préfecture de Compiègne était "non préméditée, non volontaire".

Marie-Laure Dufresne-Castets, l’avocate des six salariés, a demandé la relaxe de ses clients.

Dans la matinée, à l’appel de partis politiques de gauche et de syndicats, entre 800 personnes selon la police et 1.500 selon les syndicats se sont rassemblées devant la gare d’Amiens puis ont défilé jusqu’au tribunal de la ville.

Derrière une banderole "Relaxe pour nos six camarades", le cortège a défilé en scandant des slogans hostiles aux dirigeants de Continental et favorables aux salariés poursuivis.

"Les voyous, c’est pas nous", ont longuement crié les manifestants.

Dans le cortège, outre des anciens salariés licenciés de l’usine de Clairoix, plusieurs politiques ont donné de la voix.

"En relaxant les Six, on condamne les patrons voyous et on rend la justice. La violence, elle est du côté de ceux qui licencient pas du coté de ceux qui se défendent", a dit avant l’audience Marie-Georges Buffet.

L’Usine Continental, qui comptait 1.120 salariés, a fermé ses portes en 2009. Après des semaines de lutte, les salariés ont obtenu une prime de départ supplémentaire de 50 000 euros.

Le 21 avril 2009, des salariés de Continental avaient saccagé la sous-préfecture de Compiègne après la décision du tribunal de grande instance de Sarreguemines (Moselle) de ne pas annuler le plan de fermeture de leur usine.

Pierre Savary, édité par Gérard Bon