Chine : Le gouvernement chinois interdit à 23 millions de « mauvais » citoyens de voyager
01/03/2019 AFP
Dans le cadre de son système très controversé de « crédit social », l’Empire du Milieu a empêché 17,5 millions de citoyens « discrédités » d’acheter des billets d’avion et 5,5 millions d’acheter des billets de train, selon un rapport du Centre national d’information sur le crédit.
L’affaire fait penser à Black Mirror, cette série anglaise dystopique, dont un épisode dépeint une société où chaque interaction sociale est sujette à une notation. Depuis 2014, le gouvernement chinois peaufine un système de « crédit social », qui évalue le quotidien de ses propres citoyens afin de récompenser les « bons » sujets de l’Empire du Milieu, mais surtout d’octroyer des sanctions aux « mauvais ». Des opinions politiques dissidentes au non-paiement d’impôts ou d’amendes, en passant par la diffusion de « fausses informations » et la promenade d’un chien sans laisse, les infractions relatives au « crédit social » s’avèrent bien nombreuses.
Des millions (23 millions au moins) de chinois sur la liste noire du parti communiste
Puissant instrument de coercition sociale, qui s’appuie sur le big data pour la collecte de données, le système de notation chinois prive notamment les citoyens « discrédités », inscrit sur la liste noire du parti communiste, de contracter un prêt bancaire et d’acheter un appartement. Depuis mai 2018, les chinois mal notés dans le système ne peuvent plus acheter des billets de train ou d’avion, et ce pour une période d’un an. Selon le rapport du Centre national d’information sur le crédit, la Chine a empêché l’année dernière 17,5 millions de citoyens « discrédités » d’acheter des billets d’avion et 5,5 millions d’acheter des billets de train. En 2017, la Cour suprême de Chine avait affirmé que 6,15 millions de citoyens avaient été empêchés de prendre l’avion en raison d’infractions liées au crédit social.
Selon un document gouvernemental concernant le système datant de 2014, l’objectif est de « permettre aux personnes de confiance de se promener partout sous le ciel tout en empêchant les personnes discréditées de faire un seul pas ». Ce système très controversé vise, selon le gouvernement, à améliorer le comportement des citoyens. Alors que les autorités utilisaient à l’époque des listes noires pour limiter les déplacements de certains citoyens, il semble que le système de crédit social ait étendu la pratique. L’an dernier, une centaine de chinois ont notamment été empêchés de quitter le pays à cause d’impôts impayés.
Vers une interdiction des Transports en commun Selon le rapport du Centre national d’information sur le crédit, les autorités ont collecté plus de 14 millions de données de « conduite non digne de confiance » en 2018, notamment des escroqueries, des emprunts impayés mais également l’occupation de places réservées dans un train. Les entreprises du pays sont également soumises au même système de notation, et celles figurant ainsi sur la liste noire se voient retirer le droit d’enchérir sur des projets ou d’émettre des obligations d’entreprise.
Par ailleurs, la Commission nationale pour le développement et la réforme de la Chine a récemment dévoilé son intention d’interdire aux citoyens chinois « discrédités » l’accès aux transports en commun, et ce pour une période d’un an. Les fonctionnaires, fidèles du parti communiste, affirment que ce système de notation fonctionne, puisque 3,5 millions de citoyens ou d’entreprises ont payé des impôts ou des dettes grâce au dispositif.
Commentaire : Fort heureusement qu’en France, il n’y a pas encore ce type de « crédit social » car il y aurait certainement moins de monde dans les aérogares, les gares, sur les routes à chaque période de congés au cours de l’année, de nombreux français seraient pénalisés avec les critères définis par le gouvernement chinois. Comme quoi en France la liberté reste une valeur première. On est encore bien dans une République démocratique, où la liberté de tout un chacun est respectée dès l’instant où elle ne nuit pas à celle des autres, et quoiqu’en disent certains dans la période sociale mouvementée que nous connaissons.