En Europe, quand un homme gagne un euro, une femme gagne 84 centimes.

, par Michel DECAYEUX

25 janv. 2019 Euractiv

Les femmes sont moins bien payées que les hommes. Des données sur les inégalités salariales hommes-femmes dans l’Union européenne montrent que celles-ci varient d’un pays à l’autre, mais aussi d’une région à l’autre. Les femmes ont gagné en moyenne 16 % de moins que les hommes dans l’Union européenne (UE), selon les chiffres compilés par l’office européen de statistiques Eurostat publiés en 2018. L’office européen s’appuie sur la rémunération horaire brute moyenne. « Pour chaque euro gagné à l’heure par un homme, une femme gagnait en moyenne 84 centimes » en 2016, résume Eurostat dans son étude.

La France est en dessous de la moyenne européenne. Avec seulement 15,2 % d’écart contre 16,3 % de moyenne dans l’UE, l’inégalité salariale en France se situe pourtant à un haut niveau car certains pays européens explosent les chiffres. Ainsi, la différence de salaire entre un homme et une femme est de 25,3 % en Estonie ! En réalité, la France se situe à la 18e place, bien loin de la Roumanie et de l’Italie qui ont un écart moyen d’un peu plus de 5 %. Mais l’Hexagone fait mieux que l’Allemagne (21,5 %) ou le Royaume-Uni (21 %).

Les écarts de rémunération entre hommes et femmes varient de manière significative dans l’UE

Emploi à temps partiel ou à temps plein

Les femmes sont plus précaires Les écarts de rémunération peuvent également être analysés du point de vue de l’emploi à temps partiel ou à temps plein. Les informations à ce niveau de détail ne sont toutefois pas disponibles pour tous les États membres de l’UE (Figure 2). En 2016, l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes des travailleurs à temps partiel variait de -0,5% en Allemagne à 26,7% au Portugal. Un écart de rémunération négatif entre les hommes et les femmes signifie que les revenus horaires bruts moyens des femmes sont supérieurs à ceux des hommes. Pour les travailleurs à temps plein, les écarts de rémunération variaient également considérablement dans les États membres de l’UE, allant de 0,1% en Italie à 18,7% en Lettonie.

Sur le salaire net annuel moyen en équivalent temps complet, l’écart entre hommes et femmes est de 18,6 % dans l’UE. Mais ce chiffre masque le fait que les femmes sont surreprésentées dans des secteurs peu rémunérateurs (administration publique, santé, action sociale…) et occupent plus souvent des postes à temps partiel (26,4 % des femmes contre 5,5 % des hommes, en 2014). L’écart de rémunération entre hommes et femmes est généralement beaucoup plus faible pour les nouveaux venus sur le marché du travail et tend à se creuser avec l’âge. Les inégalités salariales peuvent augmenter avec l’âge en raison des interruptions de carrière que subissent les femmes au cours de leur vie professionnelle. C’était notamment le cas des femmes plus âgées qui n’ont pas pu bénéficier de mesures d’égalité spécifiques qui n’existaient pas encore lorsqu’elles ont commencé à travailler.

Ainsi en France, l’inégalité des rémunérations entre hommes et femmes monte en moyenne à 21,1 % pour la catégorie d’âge entre 55 et 64 ans.

6 220 euros d’écart sur l’année

Selon les chiffres de l’Insee, en France, le revenu salarial net annuel moyen en 2015 était en effet de 25 350 euros pour un homme, et 19 130 euros pour une femme. Un écart de 6 220 euros, soit 25 % ! Ces inégalités salariales varient selon les régions. En Corse, l’écart hommes/femmes de revenu salarial net annuel moyen est de 21 %, contre 27 % pour les Pays de la Loire. Ces inégalités sont en moyenne moins marquées dans les départements d’outre-mer