« Pressurés et maltraités », les retraités ont manifesté à Paris et en région.

, par Michel DECAYEUX

région1 8/12/2018 AFP

Le 18 décembre les Retraités dans l’action

Pour défendre leur pouvoir d’achat, plusieurs centaines de retraités sont descendus dans la rue ce mardi. CSG, pensions, Ehpad, les revendications étaient nombreuses. Colère et revendications persistent chez les retraités, conjointement au mouvement des « gilets jaunes ». Malgré le geste d’Emmanuel Macron sur la CSG - finalement décalé de plusieurs mois -, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées mardi à Paris devant le ministère de l’Economie à l’appel d’une intersyndicale pour réclamer la suppression de la hausse de la CSG pour tous les retraités et une augmentation des pensions.

« Retraités, exploités, révoltés », « Macron voleur, rends-moi ma retraite », pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants, réunis autour d’un sapin de Noël aux branches duquel pendaient des cadeaux « hausse de la CSG », « stop aux taxes », « augmentation des pensions ». Neuf organisations syndicales (UCR-CGT, UCR-FO, UNAR-CFTC, UNIR CFE-CGC, FSU-Retraités, Solidaires, FGR-FP, LSR, Ensemble et solidaires) ont maintenu leur journée d’action parisienne en dépit du geste d’Emmanuel Macron.

Le président avait annoncé, en réponse au mouvement des « gilets jaunes », l’exemption de la hausse de la CSG pour les retraités touchant moins de 2000 euros par mois tous revenus confondus. Mais après plusieurs années de quasi-gel des pensions, et aucune augmentation en 2018, « on attendait la hausse des retraites, on n’aura toujours que 0,3% », nettement en-deçà de l’inflation, a déploré Didier Hotte (UCR-FO), en référence à la sous-revalorisation des pensions prévue par le gouvernement en 2019 et 2020 pour réaliser des économies. «  Pas besoin d’être mathématicien pour voir qu’on s’est fait avoir », a abondé Jean-Pierre Floret (UGR-CGT). Selon les deux syndicalistes, le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a refusé dans la matinée de recevoir les organisations syndicales. « Sous Sarkozy et Hollande, au moins on était reçus, là le mépris est total », a fustigé Jean-Pierre Floret.

Les retraités réclament également la revalorisation de toutes les pensions, notamment par la fin du gel de ces dernières. Pour réaliser des économies, le gouvernement prévoit de sous-revaloriser les pensions de 0,3% en 2019 et en 2020, nettement en deçà de l’inflation qui tourne actuellement à 1,9%. Autres revendications : l’indexation des pensions sur les salaires, le maintien des pensions de réversion et la prise en charge intégrale par la Sécurité sociale de la perte d’autonomie. Enfin, ils réclament l’amélioration des moyens budgétaires, notamment dans les Ehpad ainsi que le développement et le renforcement des services publics de qualité. En dernier lieu, ils reprochent à Emmanuel Macron la suppression de l’ISF. « Ne nous laissons pas faire, revendiquons », martèle l’appel à manifester