NOVILLERS - SONGEONS Métalform-Europe sauvée in extremis

, par Christine BORDERIAS-SOLER

Enfin un peu de sourire dans la crise. François Dewulf, industriel beauvaisien, se pose en sauveur de la société Métalform-Europe, qui semblait définitivement perdue.

Le soulagement pour 63 salariés qui avaient dû s’inscrire au chômage.

Hier, le tribunal de commerce de Beauvais a accepté l’offre de reprise partielle de François Dewulf pour les deux usines du métallurgiste Métalform-Europe, fabricant de godets pour le bâtiment et l’agriculture à Novillers et Songeons. La société avait été placée en liquidation judiciaire à la fin août.

« L’objectif est de repartir dès jeudi matin », a indiqué François Dewulf, visiblement très heureux lui aussi.

Le repreneur n’est pas un inconnu. Il a longtemps été le directeur industriel du groupe qui avait aussi une usine dans la Sarthe.

Soixante-trois salariés vont donc être repris très rapidement selon des critères professionnels, d’âge et de famille qui seront rappelés lors d’un CCE ce matin.

Cependant tous ne sont pas sauvés puisque les deux usines de l’Oise employaient encore 130 personnes avant la liquidation.

Le tribunal a posé deux conditions à François Dewulf. Un, le repreneur ne pourra procéder à aucun licenciement pendant 5 ans. Deux, il ne pourra céder aucun actif immobilier pendant 8 ans.

Pour ne pas perturber les clients, la nouvelle entreprise s’appellera Formetal, du nom commercial de l’ancienne usine de Songeons. « Nous allons créer notre propre gamme de produits », a immédiatement indiqué le repreneur. Métalform avait beaucoup souffert de sa situation exclusive de sous-traitant.

L’un des principaux clients de l’ancienne société, Bruneau-Manutention dans la Sarthe, avait lui aussi fait acte de candidature cet été. Mais les banques ne lui avaient pas accordé de prêt, alors qu’elle avait besoin de 600 000 € pour compléter son offre à 900 000 €. Métalform et son activité semblaient alors totalement perdues.

Une nouvelle positive

Selon nos informations, François Dewulf aurait emporté le « morceau » pour environ 500 000 €. L’industriel local présentait l’avantage de posséder en fonds propres une partie importante de cette somme.

« Pour l’Oise, c’est une nouvelle positive. Mais il faut penser à nos collègues de la Sarthe dont l’usine ne sera pas reprise », tempèrent Stéphane Gosse, représentant des salariés de MD-Finance (ex-filiale de Métalform), et Éric Hérault, représentant des ex-employés de Métalform.

Mais tous avaient malgré tout le sourire. Depuis le début de la crise, ce n’est pas tous les jours qu’une entreprise de l’Oise renaît de ses cendres.

P.M

Le Courrier Picard 14.10.09 .