Emploi : la chute de l’intérim se confirme

, par Michel DECAYEUX

le 26.11.2014 Le Parisien

Alors que les chiffres du chômage pour octobre seront connus jeudi, la dégringolade des embauches en intérim, révélée ce mercredi par France Info, est mauvais présage pour l’emploi en France dans les prochains mois. Le mois dernier, les embauches en intérim ont chuté de 2,9% selon le baromètre de prism’emploi, qui observe plus de 600 agences de travail temporaire. Depuis le début de l’année ce sont plus de 5000 missions d’intérim qui ont disparu.

Le bâtiment va mal. Confirmant la baisse des mises en chantier, c’est essentiellement le secteur de la construction - près de 20 % des intérimaires - qui est touché. Selon France Info, le nombre d’intérimaires y a chuté de plus de 20% depuis le début de l’année. Ce recul « historique » s’explique en partie à cause « des élections qui ont asséché un certain nombre de marché, et la législation sur le bâtiment et le logement qui ont ralenti le marché », explique François Roux, délégué général de Prism’emploi. Les mesures prises en juin et en août par le gouvernement pour relancer le bâtiment (délai d’instruction des permis de construire, révision de certaines normes,...) ne sont toujours pas appliquées ou retardées au premier semestre 2015.

Même le transport est touché. Depuis six mois, ce secteur était dans le vert. Le recul de 0,5% au mois d’octobre préfigure un ralentissement de l’activité dans d’autres secteurs. Ce sont les camions qui fournissent l’approvisionnement des marchandises dans les usines, dans les hypermarchés, pour l’exportation...

Industrie, commerce et services en hausse. Plusieurs secteurs parviennent encore à tirer leur épingle du jeu. C’est le cas dans l’industrie, où le taux des missions est stable grâce en partie à la reprise modérée du marché automobile. L’activité dans les commerces et les services affiche de son côté une légère hausse de 2%. Un chiffre qui pourrait encore progresser dans les prochaines semaines à l’approche des fêtes de fin d’année.

Le seuil des 10% repassé en 2015 ? Cet indicateur va dans le même sens que les prévisions de l’OCDE. Selon cette organisation, la France, qui compte 3,43 millions de demandeurs d’emploi, devrait voir sa situation s’aggraver jusqu’en 2016. Le taux de chômage de 9,9% devrait repasser au dessus de la barre symbolique de 10% à 10,1% à la fin 2015. Selon l’OCDE, « la faible croissance de la demande implique peu d’emploi, ainsi qu’un niveau élevé de chômage et de sous-emploi ». Le sous-emploi concerne 6% des actifs (temps partiels, en période de chômage technique,....)