Henri DELAPLACE un syndicaliste, un homme de convictions.

, par Michel DECAYEUX

Henri Delaplace a été l’un des constructeurs de l’Union départementale Force Ouvrière de l’Oise et son secrétaire général de 1960 à 1978. La fermeté inébranlable de ses positions de défense du syndicalisme indépendant a donné confiance à de nombreux militants, a inspiré le respect à sous ceux qui ont travaillé avec lui et aussi à ses adversaires. La confédération a aussi beaucoup apprécié son aide dans la défense de la fédération de la Chimie dans des moments cruciaux.

Ce portrait est celui d’un syndicaliste qui a marqué le département. Nous nous devions de commencer par lui la présentation des militants qui ont construit Force ouvrière dans l’Oise.

Henri Delaplace a été l’un des constructeurs de l’Union départementale Force Ouvrière de l’Oise et son secrétaire général de 1960 à 1978. La fermeté inébranlable de ses positions de défense du syndicalisme indépendant a donné confiance à de nombreux militants, a inspiré le respect à tous ceux qui ont travaillé avec lui et aussi à ses adversaires. La confédération a aussi beaucoup apprécié son aide dans la défense de la fédération de la Chimie dans des moments cruciaux.

Il est né le 21 juillet 1917 à Verberie (Oise),et mort le 31 mai 1986 à Brenouille (Oise). Il fu tourneur fraiseur, agent de maîtrise ; syndicaliste CGT-FO dans l’Oise ; secrétaire général de la Fédération des industries chimiques, parachimiques et du verre (1959-1960), secrétaire de l’Union départementale FO de l’Oise (1960-1978) et ; maire de Brenouille (1959-1986).

Après son certificat d’études primaires, Henri Delaplace fait ses études à l’école pratique d’industrie de Creil (Oise), devenue par la suite École nationale professionnelle (le lycée « de Gournay »).

Il y obtient les CAP de tourneur et de dessinateur industriel et le brevet d’enseignement industriel. Il suit un stage à l’Institut des Métiers (rue Darreau, à PARIS), sanctionné par l’obtention du diplôme de Moniteur de l’enseignement technique et du diplôme de Chef des travaux de centre d’apprentissage..

Dès 1935 il est embauché à la Société générale d’entreprise de Villers Saint Paul où travaillait son père. En 1936 Henri Delaplace se syndique à la CGT et adhère aux Jeunesses socialistes. Il participe activement aux grèves .

ll part faire son service militaire en octobre 1938 puis participe aux combats de 1940 avant d’être démobilisé en octobre 1940. En 1941 il devient moniteur au centre d’apprentissage de PCUK (Francolor) à Villers Saint Paul.

Il s’engage dans la Résistance au sein d’un groupe appartenant aux FTP.

En 1946 il est chef de travaux du centre d’apprentissage jusqu’en 1949 où il devient chef du bureau de préparation du travail. Dès la fin de la guerre il est responsable du syndicat des agents de maîtrise, employés et techniciens CGT. Défenseur de l’indépendance syndicale il est alors l’un des fondateurs de Force ouvrière.

Secrétaire général adjoint de la Fédération FO des industries chimiques, parachimiques et du verre dès ses débuts fin 1947 jusqu’en 1960, il en devient à cette date le secrétaire général et ce jusqu’en 1962 .

Il interrompt un temps ce mandat fédéral. Responsable dans l’Union des syndicats de Oise à la propagande depuis novembre 1952, il est élu en 1960 secrétaire général de l’Union départementale , poste qu’il occupe jusqu’en 1978.

Entre temps, pour faire face à une entreprise de sabotage du syndicalisme revendicatif dans la chimie, mené par des partisans de la Cfdt il reprend des fonctions à la Fédération FO de la Chimie (secrétaire général de 1972 à 1975 et secrétaire général adjoint de 1975 à 1980).

Quand il passe le relais d’une responsabilité il reste une référence pour son organisation et par exemple on le voit dans les commissions préparatoires aux congrès intervenir ou présider pour la rédaction de la résolution générale.

Par ailleurs, Henri Delaplace est élu également à la Commission exécutive de la confédération FO de 1960 à 1977.

Henri Delaplace joue un rôle central dans la création et le développement de la Sécurité Sociale et de l’URSSAF dans le bassin creillois.

Administrateur de la Caisse de Sécu à sa création il en devient le président en 1958 et préside la Caisse primaire d’assurance-maladie, de 1960 jusqu’à son décès : il préside son ultime conseil d’administration le 28 mai 1986.

Autres activités et mandats

Il est membre du Conseil Économique et Social de 1960 à 1974 dans les sections des économies régionales et du logement (1960-1969) et de l’aménagement du territoire et de l’équipement (1960-1971). Il est membre du Conseil économique et social de Picardie dont il assure la vice-présidence en 1983, vice-président du Comité départemental d’expansion économique de l’Oise.

Élu conseiller municipal de Brenouille en avril 1945, Henri Delaplace a constamment été élu sous la IVe République. Il se définissait comme un socialiste assez indépendant . D’ailleurs il fut l’un des créateurs du « parti socialiste autonome » dans l’Oise et confiait volontiers ses regrets d’avoir vu ce groupe phagocyté par les « catholiques de gauche » pour former le parti socialiste unifié. Ses listes municipales portaient fièrement le titre « liste laïque et républicaine ». Respecté dans sa commune il exerce les fonctions de maire de 1958 à 1968 et de 1974 à son décès.

Ses convictions de maire et de syndicaliste étaient fondées sur les mêmes principes républicains et laïques.

Le 4 juin 1986 ses obsèques civiles réunissent une foule nombreuse et deux discours furent prononcés, par le préfet et par André Bergeron pour la confédération Force Ouvrière.

Henri Delaplace et André Bergeron 1980

Henri Delaplace et Marc Blondel 1980

Cette page se conclut par deux photos d’Henri Delaplace avec deux secrétaires généraux de FO et avec deux témoignages de syndicalistes qui l’ont bien connu.

Lire le témoignage de Michel DECAYEUX

Lire le témoignage de Gérald FROMAGER