L’usine Still rachetée par le Belge Punch Metals

, par Michel DECAYEUX

le 20.07.2012 Le Parisien

Les 235 salariés de l’usine Still de Montataire ont appris hier les conditions de la reprise du site. Seuls 115 d’entre eux seront gardés par le repreneur belge, la société Punch Metals

Au moment où Jean-Marc Coache prend la parole devant l’entrée de l’usine, une pluie fine commence à tomber. La centaine de salariés disposés en arc de cercle autour de leur représentant ont le visage fermé, les bras croisés. Ils attendent, stoïques, le verdict : 115 d’entre eux pourraient conserver un emploi dans l’usine. Pour les 120 autres, des « solutions de reclassement » sont à l’étude. Des chiffres qu’ils connaissaient déjà.

L’usine Still, propriété de la société allemande Kion, vient d’être rachetée pour l’euro symbolique (alors que le site est estimé à 6,9 M€) par la société belge Punch Metals International (PMI). Cette dernière avait déjà acquis en janvier la société Juy et l’ex-usine Poclain de Crépy-en-Valois. Cette fois-ci, elle s’est engagée à reprendre au minimum 60 salariés au départ et jusqu’à 115 au bout d’un an.

Amertume et résignation

En contrepartie, elle se verra prêter 3,4 M€, dont 2 M€ par l’Etat et le reste par la région (1,4 M€). L’usine ne produira plus de chariots élévateurs mais des composants en métal, comme de la tôlerie, pour devenir sous-traitante de sociétés comme Caterpillar ou Liebherr. Elle commencera sa nouvelle activité à partir du 1er novembre et tournera à plein régime à partir de janvier 2013. Les salariés écoutent, résignés. Quelques « Bravo ! » et des applaudissements amers retentissent quand Jean-Marc Coache rappelle ironiquement que Kion, l’entreprise allemande qui vient de vendre l’usine, a connu un « très bon premier semestre 2012 : leur rentabilité a bondi de 9% ». De son côté, Claude Couallier ne cache pas sa déception vis-à-vis du comportement de Kion : « Ce résultat est la conséquence de la voracité de ces groupes qui cherchent toujours plus de profits. » L’adjoint au maire de Montataire assure que la ville est « toujours aux côtés des salariés » et qu’elle suivra de très près les promesses faites par PMI.