Continental : 212 salariés seulement sur 1 110 ont retrouvé un CDI

, par Michel DECAYEUX

le 07.12.2011 Le Parisien

Alors que les dispositions favorables aux anciens Conti s’arrêtent dans moins d’un mois, moins d’un salarié sur cinq a retrouvé un emploi salarié stable. Leur usine a fermé fin 2009. Au 31 décembre, leur congé de mobilité se terminera. Cela fait deux ans qu’une grande partie des 1 110 salariés de Continental Clairoix profitent de ce dispositif qui leur permet de conserver 65% de leur salaire brut en étant suivi par le cabinet de reclassement Altédia A moins d’un mois de l’échéance, la direction de Continental fait un premier bilan.

« Dans le cadre du PSE (NDLR : plan de sauvegarde de l’emploi) nous avons versé 200 millions d’indemnités, consacrons 2,7 M€ aux salariés les plus fragiles comme les seniors, 5,7 millions pour financer les formations individuelles et avons mis en place avec Altédia une antenne de recherche d’emploi dès juillet 2009 avec 15 consultants », remarque Philippe Bleurvacq, le DRH de l’usine. A cette énumération, il ajoute « la prime d’incitation de retour rapide à l’emploi (entre 8 000 et 10 000 €), l’aide à la mobilité (1 500 €), l’aide à la création d’entreprise qui était de 10 000 € la première année du congé de mobilité… »

1 110 emplois perdus fin 2009

Une liste de compensation bien longue pour la perte de 1110 emplois, mais concrètement où en est-on ? D’après les chiffres de Continental, arrêtés au 30 novembre 2011, sur les 1110 salariés, 73% ont trouvé une solution selon les termes du PSE : 212 personnes sont en CDI, 89 ont créé leur entreprise, 125 sont en CDD ou en intérim de plus six mois, 18 à la retraite et 118 en projets personnels, 130 ne cherchent pas d’emploi, 255 sont en recherche active. D’après le cabinet Altédia, l’une des difficultés est que les Conti ne veulent pas bouger pour trouver un emploi. D’après une étude, 95% d’entre eux sont nés dans le Bassin compiégnois et refusent de le quitter. Dans le PSE, les salariés doivent cependant accepter des emplois pouvant être à 80 km de leur domicile. « Le problème dans notre bassin d’emploi est que nous n’avons aucune autre entreprise de pneumatiques qui propose un travail similaire à ceux des Conti. Dans la grande majorité des cas, ils doivent entamer une formation professionnalisante ou accepter un travail autre, comme frigoriste, chauffeur poids lourd, ambulancier, électricien de maintenance ou encore conducteur d’engins de chantier », souligne Marie Descamps, responsable de l’antenne Altédia. « Par ailleurs, il reste également 41 postes réservés à Sarreguemines, mais seules 6 personnes ont accepté d’y aller. » Elle poursuit : « Nous aurions aimé atteindre les 100% de reclassement. Nous avons proposé plus de 800 solutions au titre du PSE. Je n’ai pas à rougir de mon travail. »