Beauvais : 134-départs volontaires chez Nestlé

, par Michel DECAYEUX

Le parisien le 8 octobre 2011

Il n’y aura eu ni grève ni blocage de l’usine. Pas de feu de palettes et encore moins de séquestra¬tion de dirigeants. « Cela n’a pas été nécessaire », commentent les représentants de Force ouvrière, syndicat majoritaire. Les négociations du plan de départs volontaires chez Nestlé viennent de s’achever : Un ac¬cord a été signé vendredi par FO, la CFDT et la CFTC. La CGT et la CGC ont refusé l’accord

Des primes conséquentes, des rentes généreuses et un accompagnement des salariés partants, La direction de Nestlé paraît être parvenue à acheter la paix sociale. « Non, ce n’est pas ça, corrige Véronique Fontaine-Heim, directrice du site de Beauvais. Nous avons su instaurer un vrai dialogue social avec de très nombreuses réunions. On a fait des efforts de chaque côté pour essayer de trouver des solutions adaptées. » ¬En mars, la direction de NestIé Grand Froid avait annoncé la suppression de 171 postes en France, 134 à l’usine de Beauvais, 17 au sein des forces de vente du terrain et 20 au siège de Noisiel en Seine-et-Marne. A Beauvais, trois des cinq lignes de production de surgelés Maggi doi¬vent s’arrêter. Nestlé cesse de fabriquer les Hot Pockets, les spécialités de poisson et les plats individuels. Elle ne conserve que moussaka, ha¬chis et lasagnes. Les crèmes glacées (La Laitière, Extrème ... ) ne sont pas touchées par la restructuration.

« L’accord prévoit trois types de mobi¬lité et aucun départ contraint, explique la directrice. La mobilité in terne, la mobilité externe avec création, Reprise d’entreprise ou départ et l’aménagement de fin de carrière pour les seniors au travail pénible (postes de nuit, tâches répétitives..)-

Force ouvrière aurait préféré un plan de préretraite mais le syndicat se satisfait des conditions de départ négociées. « Nous avons obtenu quatre fois plus que lors du dernier plan de préretraite, il y a quatre ans et avons fait reconnaître la pénibilité du travail », se félicite Francis Minet, secrétaire des CE et CCE. En clair, un salarié qui atteint 57 ans avant le31 décembre 2013 peut partir avec une prime de départ d’au moins20 000 € et une rente mensuelle75 % de son salaire brut jusqu’à sa retraite.

Selon les estimations, environ quatre-vingt-dix salariés pourraient être dans ce cas. « Moi, ça fait quarante—deux ans que je travaille à l’usine, explique Johann Bloquet , candidat au départ. J’ai 57 ans et j’ai envie d’en profiter un peu. De faire du vélo, de jouer aux échecs et de voyager. »

Les salariés plus jeunes qui souhaitent quitter Nestlé seront accompagnés par des mesures d’aide à la création ou à la reprise d’entreprise. Des primes sont prévues pour les départs dans le cadre de la mobilité externes ou les déménagements

« L:enveloppe est chiffrée mais je ne peux vous en communiquer le montant », conclut Véronique Fontaine¬ Heim