RONSSOY (80) Le ton monte chez Trocmé-Vallart

, par Michel DECAYEUX

Le courrier Picard

En grève depuis mercredi, les salariés de Trocmé-Vallart International au Ronssoy, dans la Somme, vont occuper leur usine jusqu’à mardi.

Jean-Paul Pourpoint FO(en rouge) et ses collègues vont se relayer tout le week-end devant les accès à l’usine pour « éviter que des machines disparaissent ».

Ils sont une dizaine, réunis autour d’un barbecue. Dix hommes et femmes qui « prennent leur tour de garde ». Et comme leurs collègues qui vont les relayer tout le week-end, ils n’ont pas l’intention de quitter les lieux de sitôt. En grève depuis mercredi, les salariés de Trocmé-Vallart International ont décidé de durcir le ton et d’afficher clairement leur position. « Nous ne lâcherons rien. On sent que des magouilles se préparent dans notre dos. Il est temps d’agir », souligne Jean-Paul Pourpoint, un des délégués du personnel (FO).

Leur entreprise (155 salariés), spécialisée en confection de fibres de revêtements de sol, a été placée en liquidation judiciaire le 7 septembre. Elle avait 10 jours pour trouver un repreneur potentiel, ce qui a été fait : deux entreprises, une belge et une autre néerlandaise, ont signé une proposition de reprise.

Mais le 28 septembre, les deux candidates ont été priées de préciser leurs plans de reprise par le tribunal de commerce de Lille, qui rendra son verdict le 5 octobre à 16 h 30. D’ici-là, les salariés en grève n’ont pas l’intention de céder. « Nous n’empêcherons pas ceux qui souhaitent reprendre le travail lundi d’aller sur leurs machines. Ils pensent peut-être sauver leur emploi en agissant ainsi mais ils se trompent. Nous contrôlerons désormais tous les accès à l’entreprise, indique Jean-Paul Pourpoint. Nous allons bloquer les quais d’accès à tous les camions qui se présenteront. Il est hors de question d’apprendre que les machines ont été démontées et déménagées. »

Le délégué syndical et ses collègues sont surtout en colère après l’administrateur judiciaire. « On a demandé deux fois à le rencontrer, il a refusé, comme il a refusé que les repreneurs soient présents à l’entrevue du 28 septembre. Nous pensons qu’il souhaite que l’usine ferme. Mais on ne partira pas sans rien. Quant à notre directeur, M. Chanay, on ne l’a pas vu depuis jeudi. Avec lui, c’est terminé. Il nous a endormis depuis trop longtemps. On va donc surveiller avec beaucoup d’attention ce qu’il y a dans l’usine car nous savons que des charognards attendent sa fermeture pour tout se partager et s’en mettre plein les poches sur notre dos. »