Leur objectif commun : peser sur le projet de budget 2012 qui passe mercredi en Conseil des ministres et qui prévoit 14.000 suppressions de postes à la prochaine rentrée

La situation est inédite. Alors que la quasi majorité des syndicats de l’éducation nationale du public appellent à une journée de grève et de manifestations mardi pour dénoncer les suppressions de postes, leurs collègues du privé ont décidé de se joindre au mouvement. C’est la première fois que les fédérations du public sont rejointes par un appel unitaire des organisations syndicales du privé

les six raisons du malaise 1- LES EFFECTIFS PAR CLASSE 2- LE MANQUE DE RECONNAISSANCE 3- DES ÉLÈVES EN DIFFICULTÉ… 4- … ET PLUS DURS ! 5- PAS ASSEZ DE PROFS ? 6- LE PILOTAGE EN CAUSE

Une mobilisation qui leur coûte cher

Qu’ils soient 30 000 ou 500 000, cet après-midi à Paris, ne changera pas grand-chose au fond… La mobilisation du monde enseignant s’annonce « significative », lâchent les fédérations syndicales. Mais les chiffres ne refléteront probablement pas totalement le ras-le-bol et la défiance de la base. D’abord, parce que beaucoup de profs ne peuvent pas se permettre, ou ne veulent plus, « de perdre une journée de grève pour rien ». L’an dernier, pour tenter de sauver leur retraite, beaucoup ont enchaîné des grèves « saute-mouton » impopulaires qui leur ont coûté très cher. « J’y ai laissé dix jours de salaire », explique cette enseignante de maternelle qui sera à son poste ce matin. « On s’épuise… Je suis à découvert et je ne peux pas m’asseoir sur 90 € en cette période de rentrée,

Le pouvoir d’achat et les salaires, qui étaient d’ailleurs au cœur des revendications du mouvement lorsqu’il a été décidé en mai, pèsent de plus en plus dans la balance. Car l’administration n’est pas tendre avec les enseignants qui manquent à l’appel. Ces derniers perdent entre 65 et 130 € par jour de grève alors que leurs salaires oscillent, en gros, entre 1 300 et 2 500 €.