L’Insee confiante dans la croissance française

, par Michel DECAYEUX

Le 24 juin 2011 Usine nouvelle

L’économie devrait croître de 2,1 % en 2011, selon l’institut de statistique. Une prévision supérieure à celle du gouvernement. La production industrielle, elle, devrait progresser de 5,1 % sur l’année. L’économie française est désormais suffisamment robuste pour résister aux chocs. C’est ce qu’affirme en tout cas la dernière note de conjoncture de l’Insee. L’institut de conjoncture table sur une croissance pour l’année de 2,1 %. C’est plus que ce que ne prévoit le gouvernement (2 %).

2011 pourtant n’a rien d’un long fleuve tranquille pour l’économie française. Le premier trimestre a été exceptionnel, avec une croissance de 1 %. Le deuxième trimestre devrait lui être très mauvais, à cause de la chute brutale des achats d’automobile liée à la fin de l’effet prime à la casse. Mais l’activité devrait ensuite se redresser dès le troisième trimestre.

C’est dans ce rebond rapide que réside la meilleure nouvelle distillée par l’Insee. Certains économistes craignaient un ralentissement pérenne une fois les effets de rattrapage et de la reconstitution passée. "La tendance de la demande intérieure ne faiblit pas, portée par l’investissement des entreprises et l’amélioration du marché du travail", juge Sandrine Duchêne, la chef du département conjoncture de l’Insee.

De fait, passé le choc du deuxième trimestre, la consommation des ménages devrait se redresser beaucoup plus vite que prévu (0,3% puis 0,4 % aux deux derniers trimestres). Au second semestre, selon l’Insee, même la consommation d’automobiles devrait cesser de baisser. L’amélioration du marché du travail (180 000 créations d’emplois nettes prévues en 2011 par l’Insee) mais aussi l’augmentation des salaries nominaux (l’Insee a pris en compte le versement de la prime aux salariés) jouent favorablement.

Autre soutien pour la croissance : l’investissement des entreprises, qui devrait rester dynamique. Après une hausse de 2 % en 2010, l’investissement devrait accélérer fortement pour atteindre 5,9 % en 2011 selon les estimations de l’Insee. Il devrait être dopé par les taux d’intérêt encore bas et la remontée progressive des taux d’utilisation des capacités de production.

Conséquence pour l’industrie, la production manufacturière devrait retrouver un second souffle en fin d’année (en hausse de 0,5 % puis 0,7 % aux deux derniers trimestres) après un trou d’air au deuxième trimestre lié à la chute brutale des immatriculations automobiles. Un retour de tonus bienvenu. Sur l’ensemble de l’année, la production industrielle devrait ainsi progresser de 5,1 % contre 4,3 % en 2010